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                          OHHONIQIÃE LOCALE.                             un
   «D'Aligny avait des attaehes à Lyon par ses relations d'amiliéqu'il avait
contractées à Rome avec nos illustrations artistiques : avec Victor Orsel,
Bonnofond, Vibcrt et surtout avec l'architecte habile qui a doté notre ville
du palais du commerce. Son passage à la direction a été marqué par h
création d'une bibliothèque pour laquelle il avait obtenu de l'administra-
tion centrale une foule d'ouvrages de prix et surtout les publications de la
calcogiaphie de l'État. Plusieurs moulages tr^-rares vinrent enrichir notre
collection des plâtres. Il aimait en génétal à employer les bonnes relations
que lui avaient créées à Paris son caractère et son talen' pour rendre sei-
viee aux élèves et aux artistes, et il était vraiment heureux lorsqu'il réus-
sissait.
   « Vous parlerai-je maintenant des qualités de son cœur ? Elles se résu-
maient toutes par les sentiments qu'elles avaient su inspirer à celle qui
tut la compagne de sa vie, le témoin et le soutien de ses luttes et de ses
travaux ; sentiments si profonds qu'ils lui ont fait accomplir des actes de
dévouement élevés parfois jusqu'à l'héroïsme. Aussi ces deux vies qui se
complétaient si bien ont eu leur récompense. Dieu a permis que la religion
vînt adoucir le moment douloureux de la séparation momentanée, car la
reiigion. cette bonne mère, promet sa récompense suprême à ceux qui
s'en vont, donne l'espérance à ceux qui restent et qui pleurent, en leur
permettant de dire : Au revoir. ) >

                    CHRONIQUE LOCALE
   Le cliché fameux : IVOMS dansons sur un volcan, serait de mise aujour-
d'hui, si nous dansions.
   Le volcan est là, brûlant et faisant crépiter la terre. Nous sentons ses
secousses et attendons l'explosion.
   Nous ne dansons pas, nous n'avons pas le cœur à la joie ; la misère est
d'un côté, la Prusse de l'autie; mais nous marchons, nous dormons, nous
vivons sur le cratère qui, d'un moment à l'autre, peut nous engloutir.
   A Paris, le Gburvernenient de lu Commune se dresse vis-à-vis le Gou-
vernement de Versailles; à Lyon, un parti nombreux et déterminé se pré-
pare à l'assaut du pouvoir. Qui l'emportera de celui-ci ou de celui-là ? Que
serons-nous demain? quel drapeau flottera ? quels hommes seront maîtres
de nos consciences, de notre fortune, de notre honneur? Singulier temps,
triste temps: que celui où commandement, lois et mœurs sont remis cha-
que jour en question.
   Le drapeau rouge, arboré à notre Hôtel-de-Ville, le 5 septembre 1870,
eu a été enlevé par ordre du Conseil municipal, le 3 mars 1871. Il y a
été replaeé dans la nuit du 'iï au 23, à la suite d'une manifestation de
quelques bataillons des faubourgs Depuis lé 23. l'Hôtei-de-Ville est gar-
dé par la Croix-Rousse et l'a Guillotièrc ; M. Valentin, préfet du Rhône,
est prisonuier; le Conseil municipal, déclaré dissous par le Comité qui siège
à l'Hôtei-de-Ville, s'est réuni au paiais de la Boutse. On fait, cm!-if le
bruit que Riccioti est uommé générai de l'armée de Lyon, et que Drloche,
l'assassin d'Arnaud, serait maire. E sempre bene.
   En ce moment, vingt bataillons de la garde nationale s'organisent pour
rétablir l'ancien état des choses.Les canons sont braqués sur la place de la
Comédie; on bat le rappel; les journaux d'aujourd'hui préparent des maté-
riaux pour les historiens à venir.
   — L'industrie et le commerce, arrêtés depuis six mois, commençaient
à reprendre une activité consolante. Puissent les émotions de ces jours-ci
ne pas les entravera nouveau.