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Ã9-2                       illIKOMyL'H LOCAI.K.

    — Le service du chemin de fur entre Paris et Lyon, pai lu Bourgogne,
a repris le 15 mars. C'est le 14 à minuit que ta ligne a été remise, par les
 Prussiens, aux employés de l'administration française.
    — Le quai Castellane et la place Louis XVI ont perdu leur nom ; la
:uc du cardinal Fcsch, de lyonnaise mémoire,s'appelle Pierre Dupont; par
arrêté de M. Creslin, maire du 6e arrondissement, h rue Sainte-Elisabeth.
a pris le nom de Goribaldi. NoTJs ne discutons pas ; nous enregistrons.
    — On évalue à quatorze millions les dépenses occasionnées à Lyon par
 les prévisions du siège.
    — Le Moniteur viennois, du 3 mars, nous annonce la mort d'un Lyon-
nais, dévoyé comme tant d'autres de notre temps, esprit léger, incapable
de suivre une voie, encore bien moins la voie difficile de l'austérité et du
travail. Il faut on prendre son parti, le vol du papillon ne mènera jamais à
ia gloire, pas même à la fortune.
    Voici ce qu'en dit un ami bienveillant :
    « Vers la fin de janvier, est mort à Paris un enfant de Lyon, Arthur
Uuiliot. Sculpteur de talent, il tint, aussi, nom.ne littérateur, une place
distinguée dans la rédaction de la Reoue indépendante. Ses écrits phalans-
tériens furent goûtés et appréciés par les maîtres. Arthur Guillr.t est moit
pauvre. Il eût été un artiste de mérite, mais l'inconstance de sou earactèi c
!e portait à aller d'un travail à l'autre. Sa non réussite en tout ce qu'il en-
treprit l'avait rendu misanthrope, comme le deviennent le plus souvent les
hommes de labeur dont les efforts ne sont pas couronnés de succès.» Nous
ne savons pas l'époque de la naissance de ce s'atuaire-écrivain, nousn'a-
 voiis pas trouvé son nom dans Vapcrcau.
    — Un autre journal nous annonce la mort d'un autre Lyonnais,Picne
Puvis de Chavannes, peintre distingué, député de Saône-et-Loiie, qui a
succombé à une attaque d'apoplexie.
    Elève de Scheffer et de Couture, M. Puvis de Chavannes s'était consacré
à la peinture décorative ; il avait été nommé chevalier de la légion d'hon-
 neur en 1867. On se rappelle son beau tableau : Ave, Ptcarttia nutrix.
    — Au milieu des faiblesses et des défaillances de notre temps, on aime,
 comme l'Arabe qui a traversé le pays des sables, à trouver une oasis où ou
puisse oublier la lassitude et la fatigue. Nous avons lu avec avidité la dci-
 nière brochure de M. l'abbé Chevallard : lie la critique actuelle par rap-
port aux origines du Christianisme,et nous avons oublié ies affiches rouges
 du Comilé en nous reportant à eeite époque grandiose où ia Gaule recevait
pour la première fuis la parole de la vérité. Contrairement à l'opinion du
siècle dernier, M. l'abbé Chevallaid prétend que la Gaule fut évangélisée
dès les temps apostoliques. Les relations de Rame et d'Alexandrie avec
Marseille, Yieuue et Lyon ne permettent pas de penser autrement que no-
ire auteur.
    — 25 mars, dernière heure, changement à vue. Les six éineutiers qui,
le 23, s'étaient emparés du pouvoir, ne sachant qu'en faire, sont sortis
aujourd'hui de l'Hôtel-de-Vilic à 4 heures du matin. A î heures, le con-
seil municipal a repris possession de la municipalité et le drapeau rouge,
retiré par un de ces messieurs, est allé au garde-meuble attendre une
autre occasion.
   A 1 heure, la garnison de Helfort fait son entrée triomphale à Lyon
escortée par toute la Garde nationale et inondée d'une pluie de bouquets;
on acclame ces vaillants soldats et ses héroïques chefs. Le brave colonel
Denfert est à leur tète. L'enthousiasme agite les chapeaux, on ne se sou-
vient plus de la révolution d'hier. Tout est bien qui finit bien.      A. V.
                 Lyon. imp. d'Anis VJNGTRiMER,directeur-gérant.