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               UN MAIUAGK S0MS LKS TROP1QUKS.                C'J

 qui n'ai point les mêmes préoccupations, moi dont la
 vie est concentrée en vous et en lui, j ' y vois plus clair
 et je lis sur son front les combats de son cœur. Rodolphe
 a vingt-deux ans et paraît en avoir vingt-cinq ; son a c -
 tivité est sans objet, car son poste de secrétaire avec un tra-
 vailleur comme vous est une sinécure. Il ne sait comment
 dépenser sa vie, et le pauvre enfant s'est rattaché au pre-
 mier moyen de faire acte d'homme. Il s'est dit, — et cro-
 yez bien que chez lui cette pensée a pris de profondes ra-
 cines, bien que ce ne soit qu'une illusion de son raisonne-
 ment, — il s'est dit qu'il pourrait devenir le protecteur
 de sa mère, de son père, peut-être, car vous pourriez
 être condamné à l'impuissance par la maladie, et cette
 croyance, grandissant dans son cerveau, s'est alliée avec
une ardeur de personnalité qui lui fait désirer à son insu
 de jouer un rôle en ce monde. Voilà ce qui cause ma per-
plexité. S'il était réellement amoureux, je vous proposerais
de m'envoyer quelque part avec lui afin de changer le
cours de ses idées par la vue de pays nouveaux ou le plai-
sir de distractions toujours efficaces à son âge. Mais iln'eu
est rien. Il n'aime pas DonaHerminia, et il cède instinc-
tivement à une impulsion secrète dont il nierait l'existence
si quelqu'un lui présentait le miroir de son cœur. Je vois
un projet arrêté, et c'est pourquoi mon âme se brise de
douleur, car en même temps je pressens les larmes qui
l'abreuveront plus tard !
  — Mais ma chère Wilhelmine, il me semble que si
tout est comme tu le dis, ce que je crois sincèrement,
nous couperions court à tous ces dangers en lui refusant
notre consentement. Le coup serait rude dans le premier
moment, mais il s'y habituerait et nous serions tous
sauvés.
  — Hélas i vous me prouvez; encore que vous ne cou-