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64 l'X MARIAGE SOUS Ã.FS TU'~>M<>: :1-'.S. habituelle de son front reparut et, d'asseyant auprès de .Rodolphe, qui était tombé anéanti sur une chaise. — Cette nouvelle, mon cher fils, nous a pris à l'impro - viste, dit-il avec gravité. J'avoue qu'à ton âge je songeais plus à quelque amourette qu'à un engagement sérieux, et que j'aurais préféré avoir à te gronder de quelque folie, naturelle à tes vingt-deux ans, qu'à te conseiller pour un • démarche dont les suites n'ont point de remède. C e s , une loterie que le mariage, toujours chanceuse, alors que tout semble être préparé pour le bonheur, mais qui se change en une lourde chaîne, en une irréparable détress.; quand l'harmonie déserte le foyer conjugal. Rien n'est ef- froyable comme cette vie h deux, cette intimité de chaque jour,de chaque heure,cette communauté forcée d'intérêts, si le lien des cÅ“urs vient à se briser. Et comment répon- dre à vingt-deux ans, des révolutions morales que l'âme pourra subir! Tu ne connais pas le monde,tuas vécu retiré et absorbé par la famille : tu ignores les séductions dont tes pas seront semés et le désespoir qui te fera maudire tes entraves si un jour un amour véritable venait à t'envahir! Je ne dis pas que je refuse mon consentement,car j'estime les Fleming, le générai me paraît honnête homme et je crois ce parti sortable sous le rapport de la fortune. Mai* je ne connais nullement Dona Herminia et ne puis me ré- soudre à te voir perdre ta liberté avant d'avoir expérimenté la vie, à te laisser contracter, si jeune,un lien que la souf- france, le désespoir même ne peuvent dénouer, et cet empêchement formidable, dressé au milieu de ton avenir, me remplit d'un effroi indicible. Je ne parle pas de la possi- bilité d'un abri pour ta mère : ton cÅ“ur t'en a dicté la pensée et j ' y trouve l'excellence de tes sentiments. Mais c'est une illusion créée à ton insu par ton désir et dont la réftexion te fera promptement reconnaître l'inanité.