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LES BEAUX-ARTS A LYON. 175 de l'art ogival sous l'influence de l'art florentin du quin- zième siècle. L'influence de l'art italien... pourquoi n'osons nous pas la poser comme un critérium des peintures de Perréal ? Ne serait-il pas naturel d'attribuer à Perréal certaines minia- tures parvenues jusqu'à nous, dans lesquelles le type ita- lien et le faire italien sont manifestes ? Les savants n'ont parlé de Perréal que pour les miniatures qui ornent le ré- cit des funérailles d'Anne de Bretagne (1 ), récit composé par Pierre Choque, roi d'armes de Bretagne, officier dé- voué à la reine ; et dans les miniatures délicieuses éclo- ses sous l'œil bienveillant de la reine duchesse il ne leur a pas été possible de faire la part de Perréal ! Ainsi celui qui, tant à cause de son affection pour Anne de Bretagne que par le souvenir des bontés qu'elle avait eues pour lui, a été choisi pour orner le dernier livre où il devait être question de la reine, celui-là n'aurait jamais été appelé à faire quelques-unes des peintures dont elle aimait tant à orner ses manuscrits ! On distingue trois mains (2) dans les charmantes miniatures qui ornent le célèbre livre d'heu- res d'Anne de Bretagne : un seul artiste enlumineur est nommé c'est Poyet, parmi les deux autres n'hésitons pas à placer Perréal. Il serait d'autant plus important d'avoir une désignation (1) Parmi les manuscrits que possède la bibliothèque est un manus- crit sur vélin orné de lettres dorées et coloriées, defleuronset de trois estampes : c'est la commémoration et advertissement de la mort de très-chrétienne, très-haute et très-excellente princesse et souveraine Madame Anne, deux fois royne de France et duchesse de Bretagne. — Catalogue Delandine, n* 790. (2) Le Roux de Lincy, Vie de la reine Anne de Bretagne, II, p. 76. La critique la plus éclairée a réuni, dans ce volume, des détails et des analyses de la plus grande valeur sur les manuscrits de la reine Anne.