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               LE PAGE DU BARON DES ADRETS.                 373

consternation était à son comble. Quelquefois les prières
s'arrêtaient sur les lèvres et chacun tendait une oreille
attentive. Ces instants de silence solennel étaient ef-
frayants. Les bruits sinistres de l'inondation , et plus
encore quelques chants obscènes arrivaient à leurs
oreilles apportés sur les ailes de l'orage; tout était
réuni pour jeter le trouble dans ces âmes déjà si ef-
frayées.
    Cependant la joie était dans certains quartiers, l'inon-
dation favorisait les projets des huguenots, bientôt ils
 allaient être délivrés et cette délivrance future excitait
leur allégresse. Soudain, sur là colline de Fourvières,
retentit le son puissant d'un cor, des cris s'échappent de
toutes les poitrines. Les huguenots ont surpris une des
portes de la ville et ils descendent semblables au tor-
rent. A leur tête se trouve le terrible baron des Adrets,
qui, pareil au fléau de Dieu, va porter la désolation
partout. Depuis longtemps les huguenots cherchaient à
s'emparer de Lyon, le baron des Adrets avait bien
choisi l'heure et le jour.
    Le danger était pressant, Lyon était étreint d'en-
nemis terribles, la Saône débordée, les huguenots in
cendiant les églises remplies par le peuple. Des gerbes
de flammes et de fumée s'élevaient dans les airs, les étin-
celles pétillaient sous l'action de la pluie, tous les habitants
fuyaient éperdus, et partout ils rencontraient des en-
nemis.
    Le gouverneur Antoine d'Albon et François Sala, à
la tête de quelques compagnies, essayèrent de résister ;
mais ils ralliaient en vain les fuyards, sitôt que le baron
des Adrets paraissait, ils prenaient la fuite, tant son nom