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440                      LA SUA VIOLA.

Alpes, on n'a pu découvrir un autre arbuste de la même es-
pèce. Celui que nous avons arraché est le seul dont on ait
connu l'existence. Lorsqu'on eu délache la tige, il en r e -
pousse une autre des racines qui restent adhérentes au roc,
et la planle renaît ainsi d'elle-même, semblable en cela h
l'oiseau merveilleux dont elle porte le nom. C'est, du reste,
un aimable arbuste dont les feuilles s'entr'ouvrent à l'appro-
che de la main qui va les cueillir.
   Le jeune lieutenant resta convaincu que le phénix était
bien !» suaviola du bon abbé Bertrand.
    Mais le soir arriva, sans que la plante cul été retrouvée.
   Etienne el la jeune fille, surpris par la nuit et ne voulant
pas renoncer à. l'espoir qu'ils avaient conservé jusqu'alors,
furent obligés d'attendre dans le vallon le retour du jour
pour pouvoir reprendre leurs recherches interrompues.


                              VI.


    Au milieu des périls et des incidents divers qui avaient
 marqué la rencontre des deux jeunes gens, peu d'heures
 avaient suffi, on le comprend, pour établir eutr'eux l'inti-
 mité. La jeune fille était confiante, comme on l'est lorsqu'on
n'a connu ni les troubles du cœur ni les orages de l'imagi-
 nation. D'ailleurs la vie des montagnes, en l'habituant aux
dangers el aux laligues des courses lointaines, avait de bonne
heure affermi son courage el fortifié son corps, pourtant si
svelte el si élancé.
   Elle s'assit donc sans appréhension sur les pentes du val-
lon, Etienne, assis près d'elle, tira de son sac de chasseur les
quelques provisions qu'il y avait enfermées, el ils prirent
ainsi leur repas du soir, dans la solitude et la fraîche obscu-
riléde ce site retiré.