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380 INSCRIPTIONS ANTIQUES.
du glaive. Ce furent les seuls qui tinrent quelques ins-
tants contre le choc de l'infanterie romaine. Les soldats
saisissant la hache comme s'ils voulaient faire brèche
à une muraille fendaient, tout à la fois , l'armure et
l'homme qu'elle enveloppait; ou bien, avec des leviers
et des fourches , ils renversaient à terre ces masses
inertes qui restaient gisantes comme des cadavres, sans
faire aucun effort pour se relever. ^Tacite ; Âm. m, 43
et 17).
n Le guerrier du siège de Troie et le cavalier de
Xénophon, dit avec raison un rapporteur de l'Exposition
universelle, étaient protégés par une armure aussi com-
plète et aussi habilement ouvragée qu'a pu l'être le har-
nais de fer d'un chevalier du xve siècle. »
Végèce nous apprend que, depuis la fondation de
Rome jusqu'au temps de Gralien, l'infanterie romaine
était pourvue de cataphractes et de casques ; mais que
par suite du relâchement de la discipline et de l'abandon
de l'exercice des camps, les soldats, déshabitués de la
rudesse des anciennes pratiques militaires, en vinrent Ã
trouver ces armes trop pesantes, et qu'à leur prière, cet
empereur fit fondre d'abord les cataphractes et ensuite
les casques; et il s'étonne qu'après tant de désastres es-
suyés par les armées romaines à cause de cetlesuppres-
sion qui expose nue la poitrine du soldat aux traits de
l'ennemi, l'idée de rendre ces armes à l'infanterie ne
soit encore venue à personne (1, 20). Dans ce passage,
Végèce n'a certainement pas entendu donner au mot
« cataphractes » son sens précis de maillot à écailles de
fer, couvrant l'homme de pied en cap et se moulant sur
son corps; il a seulement voulu dire que les fantassins