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                        L'AGEU GOFUCENSIS.                       351

 au monastère de Savigny et à l'église de Mornant, qua-
 rante-trois ont des vignes pour objet. Les terres labou-
 rables ne viennent qu'au second rang; elles font l'objet
 de trente-trois donations. Viennent ensuite les vergers
 (vircaria) et les courtils (curtilia), enclos auprès d'une
 habitation. Les jardins occupent le cinquième rang et les
 bois et les prés sont en nombre égal. Il est probable ce-
 pendant qu'au Xe siècle cette proportion ne devait pas
 exister réellement entre ces deux natures de propriétés;
 les prairies étaient sans doute en nombre inférieur, ce
 qui est le contraire aujourd'hui. Les chartes nous indi-
 quent, en effet, l'existence de forêts dans des localités,
 comme à Fire (commune de Mornant), où depuis long-
 temps les défrichements ont fait disparaître toute trace
de bois, tandis que les prés ont pris un accroissement
considérable. Un mode de culture entièrement aban-
donné aujourd'hui dans nos pays, mais dont nous parlent
souvent les cartulaires, est la saussaie (salicëtum), plan-
tation de saules, essence d'arbres qui ne s'accommode
que d'un sol marécageux ; on peut en induire que nos
contrées sont moins humides qu'au moyen-àge. Un chan-
gement plus caractéristique encore est à signaler pour
les récoltes de grains ; la culture du froment est d'une
importance bien secondaire aux Xe el XIe siècles ; le sei-
gle semble au contraire être partout le principal produit
des terres labourables; aussi voyons-nous,même auXIIP
siècle, que les donations de grains faites aux pauvres et
aux églises n'ont que du seigle pour objet (1) ; la culture

  (1) V.Ducange. V° Mornanteiùis.— Obituarium Lugduncnsis eccIesîiE.
p. 19, 33, 49, 51, etc.