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 3ôO                       L'AGEU   GOFIACENSIS.

très, la sentence qui les retranche de la société des fidè-
les (1). Et cette sentence, il faudra la renouveler plus
d'une fois encore, et contre ceux qui enlèvent au mo-
nastère le marché de Mornant et contre ceux qui s'em-
parent des biens donnés à Savigny par le prieur Hugues
Rumfator (ann. 1060 et 1121. Sav. ch. 750, 911).
   Il en est ainsi partout aux Xe et XIe siècles, la loi est
impuissante à réprimer de semblables spoliations et les
armes spirituelles sont sans efficacité quand la foi ne
parle pas au cœur de ces ravisseurs du bien d'autrui.
Aussi se demande-t-on ce que serait devenue la société,
si le pouvoir civil n'avait grandi et si la religion, en
éclairant les esprits, n'était venue former les mœurs et
assouplir ces caractères qui n'avaient pas encore dé-
pouillé toute leur barbarie (2).


       VIII. CULTURE      DU SOL. ETAT DE LA PROPRIÉTÉ.



   Si nous devions juger des divers modes de culture du
sol, dans Yager Gofiacensis, par la nature des objets don-
nés aux monastères et aux églises, nous arriverions à
conclure que la culture de la vigne s'y trouvait déjà fort
développée au Xe siècle. Car sur soixante-six donations

   (1) Sav. ch. t 2 9 . — Singulière coïncidence, le nom de l'un des spolia-
teurs excommuniés est porté encore do nos jours par une famille qui habile
la même localité.
   (2) « C'est au christianisme, à la société religieuse que nous devons
« l'esprit do moralité, le sentiment et l'empire d'une règle, d'une loi mo-
« raie, des devoirs mutuels des hommes. » (Guizot. Hist. de la civilis. en
France, 7 e leçon).