Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
              L'ANGE DÉGHU.


Et saisissant son arbalète,
La seule qui lui reste encor,
Il se roidit comme un athlète,
1 vise, et le tyran est mort.
 1

Mais lui-même tombe victime,
Percé de lances et de darts,
Holocauste le plus sublime
Et le plus pur à tous égards.

Mourir en sauvant sa patrie,
Est-il un sort plus glorieux ?
Il n'en est point pour la périe,
Peut-il en être pour les cieux ?

Du haut de la céleste voûte
Elle accourt en voyant son sang
Pour cueillir la dernière goutte
Qui va s'échapper de son flanc.

Tout près un lis penchait sa coupe
Cent fois plus pure que n'est l'or.
Voilà son vase, elle le coupe
Pour y déposer son trésor ;

Et joyeuse vers l'empyrée
Elle s'élance d'un seul bond,
Avec la rançon désirée,
Gage assuré de son pardon.