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LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS. 385 « Les Allobriges, nation des Gaules. Difficiles a prendre étaient leurs villes, à cause du flux et du reflux qui en un même jour en faisaient des îles ou une partie du continent. Ils combattaient sur des vaisseaux. Mais le césar Caius (TOU de Kaeo-apos. r«ou) ayant planté autour de leurs villes des pieux élevés et ayant établi sur ces pieux des ponts, le flot passait a travers les pieux sous les ponts : et les Romains pou- vaient poursuivre leur travail sans crainte et sans interrup- tion » Malgré mon désir d'être bref, je me vois forcé d'ouvrir ici une large parenthèse et de demander la permission a M. Ducis — après toutefois avoir rempli cette formalité vis-à -vis démon lecteur, — de lui soumettre deux objections. 1°— Suidas, on vient de le voir, nomme ce peuple les allobriges, jûûtëptysç ; et je ne mets point en doute que ce ne soit la nation que Strabon et Polype appellent aussi de la même manière et que les auteurs romains nomment allo- broges. Mais alors, pourquoi place-t-il leurs villes sur les bords de la mer? .... Suidas, qui ne connaissait pas la Gaule et écrivait du fond de son cabinet, comme tant de géographes et d'historiens de nos jours, Suidas, dont après tout, l'œuvre n'est qu'une compilation sans suite et sans jugement, quoique fort utile parfois par les renseignements qu'elle fournit, a pu entendre faire, ou extraire de divers auteurs, des récits peu véridi- ques sur nos contrées. Le pays des Allobroges, qu'on veuille bien le remarquer, n'étant pas fort éloigné de la Méditerranée et pouvant être atteint facilement en remon- tant le cours du Rhône avec des embarcations légères, on a pu croire et raconter, sur la foi de récits peu fidèles, que les villes de cette région étant situées sur les eaux, — les cités lacustres probablement, — elles étaient, chaque jour mises en communication avec la terre