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356              LÉGENDES DE LA VILLE I>'ARS.

 ferme ; puis, confondant les eaux d'un lac avec
 celles de la mer, on en aura conclu que ces villes
 devaient leur faculté d'isolement au flux et au reflux de
 l'Océan. C'est ainsi que, des bords du Rhône, le pays des
 Allobroges aura été transporté, d'un coup de plume, sur les
 côtes de l'ouest de la Gaule. Cela peut paraître bien fort :
 mais remarquons que le mot de mer a pu jadis, dans notre
 langue, —comme aujourd'hui encore le mot see dans les
 idiomes germaniques,— avoir la double acception de mer
 et de lac ; et rappelons-nous cette traduction d'un passage
 du. Nouveau-Testament où le mot Kapeioç a été traduit par
 chameau, au lieu de prendre la signification de câble. Pour-
quoi Suidas n'aurait-il pas commis une erreur du même
genre? La sienne serait bien plus excusable. Il faut, du
 reste, dire a sa décharge, qu'à cette époque la science géo-
graphique était peu avancée et que les cartes que l'on pos-
sédait alors nous feraient sourire aujourd'hui par la manière
dont certaines contrées, même peu éloignées, y sont fi-
 gurées.
    Prétendrait-on que des erreurs de cette importance ne
sont pas possibles et que les géographes anciens n'ont pu
les commettre ? Mais on les voit fourmiller dans nos meilleurs
traités modernes, et pourtant la science a fait bien des pas
depuis quelques siècles,... Adrien de Valois ne place-t-il
pas Catorissum (Gavet en Oizans) à la Grande-Chartreuse,
sans doute a cause de l'air de famille qui existe entre les
noms latins de ces deux localités? Walckenaër ne prétend-il
pas que le hameau de Vence, dont il ne connaît certainement
pas la position, a été le champ de bataille de ce nom? Cette
bataille eut lieu cependant, suivant le récit de Dion Cassius,
sur les bords de l'Isère, dans laquelle, il est vrai, se jette le
ruisseau de Vence, mais les historiens ne sont pas d'accord
sur la localité qui en aurait été le siège : Adrien de Valois