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304                      LA PEINTURE.

  ce que je vais dire, parce que ce moyen n'est pas sans
  détracteurs. Il m'est donc souvent arrivé que, trouvant
  préalablement la peinture et sa préparation primitive
  parfaitement adhérente à la toile ou au panneau, et ceux-
  ci en bon état, d'imbiber d'huile à peindre (après un
  lavage innocent) toute la surface du tableau au moyen
  d'un tampon de coton et de renouveler pendant plusieurs
 jours consécutifs ce frottement d'huile , qui après avoir
  dissout toutes les parties crasseuses et grasses déposées
  sur le vernis, finissait par pénétrer la couleur, lui rendait
  sa primitive vigueur, sa transparence dans les ombres et
  révélait de certains détails que le louche, le glauque du
  vieux vernis ne permettaient plus de voir, en un mot, le
 régénérait et constituait, sans autres moyens quelconques,
 sa parfaite restauration.
    Mais, il est essentiel , il ne faut pas l'oublier, de ne
 jamais laisser sécher Vhuile sur la surface du tableau, de
 ne pas même la laisser s'épaissir, de frotter son tampon
 plusieurs fois par jour , et à la fin d'essuyer à fond cette
 huile avec du coton sec ou de la mousseline , pendant
 encore longtemps , enfin , jusqu'à absence totale de tout
 suintement gras.
    Si le tableau a été bien verni, le vernis reprendra son
brillant et n'aura pas besoin d'une nouvelle couche ; il
 aura même l'avantage, bien grand, de ne plus prendre de
chancis, ce désespoir de nos climats humides.
    Pour de certaines peintures du siècle passé (des portraits
par exemple) qui n'ont pas même l'apparence 'd'avoir été
vernies, tant elles sont desséchées , mates, friables et
ressemblant à la détrempe, j'ai usé de ce même moyen
avec succès. Je les ai vu reprendre du ton et de la vigueur,
de la transparence, se régénérer enfin d'une manière
incroyable. — Mais après, je les vernissais.