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 276               LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.

  qu'il est si facile d'expliquer sans aller chercher les récits
  fabuleux dont, oo a pris plaisir a l'entourer, comme pour
 frapper de terreur les populations et leur apprendre a
 redouter un Dieu qui ne peut qu'aimer ses créatures ? Ah !
 n'est-ce pas le cas de s'écrier avec Laplace (1) : « Vérité,
 justice, humanité, voilà les lois immuables. Loin de nous
 la dangereuse maxime qu'il est quelquefois utile de s'en
 écarter, et de tromper ou d'asservir les hommes pour assu-
 rer leur bonheur ! »
    Admettez, si vous y tenez absolument, l'authenticité de
 la légende que ma raison repousse ; mais, au moins, ne lui
 faites pas dire ce qu'elle n'a jamais dit, et ne la dénaturez
 pas sous prétexte de l'embellir. Je veux, — la circonstance
 m'y invite et je ne sais pas résister à la tentation, — faire,
 à ce sujet, a M. Mallein une grosse querelle, à l'appui de ce
 que je viens d'écrire sur les embellissements et les exagé-
 rations des chroniqueurs. M. Hor Blanchet avait dit, a propos
 du saccage de la ville d'Ars : « Ce fut en vain que les fem-
 mes et les enfants, réfugiés dans l'église, cherchèrent leur
 salut dans la protection que Boniface V avait accordée a
 ces asiles sacrés. » M. Mallein ne s'est pas contenté de
 cette phrase plus que suffisante déjà, qui rappelait d'une
 manière générale le droit d'asile octroyé de toute antiquité
aux lieux consacrés au culte et que le souverain pontife n'a-
vait fait que renouveler ; il s'exprime ainsi a propos de la
cité des Arsois : « Il n'en est fait mention pour la première
fois