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                     CHRONIQUE LOCALE.
  — Pan!
  — Qu'y a-t-i\ ?
  — Ah ! bravo ! bien visé.
  — Qui ? quoi ?
  — Un enfant qui vient de casser une aile à un oiseau.
  — Vous approuvez ?
  — Mais, c'est très adroit. — Ah ! bon ! pan !
  — Eh bien ! quoi donc ?
  — Très hardi ! c'est un gamin qui frappe un chien. — Ah ! joli ! ah 1
ah! ah! très joli!
  — Qu'y a-t-il encore?
  — Charmant, parfait ! c'est un savant qui jette des pierres à la Revue
du Lyonnais.
   — Vous ne rêvez donc que plaies et bosses ? les lauriers prussiens vous
empêchent-ils de dormir ? quant à moi, je ne comprends la guerre que
contre les êtres forts; un chien a des crocs, bien ; si on l'attaque on court
les chances d'une morsure. Mais s'en prendre à un innocent oiseau ou a
la Revue du Lyonnais, deux pauvres êtres sans défense, ce n'est pas faire
acte de bravoure, même de la part d'un savant ; que reproche donc le
vôtre à la Revue ï
   — Eh ! que sais-je ? de faire de la fantaisie, du roman et non de
l'histoire. La Revue, on le sait, n'est pas sérieuse ; impossible de se fier
aux documents qu'elle donne ; ses collaborateurs sont des poètes et la
preuve, tenez, voilà ce qu'on lisait dans le Courrier de Lyon du 28
juillet :
  Nous recevons la note suivante :
  « L'implacable chronologie, ce spectre qui glace d'effroi les LÉGERS
DISCIPLES DE L'ÉCOLE DE LA FANTAISIE, contredit formellement la
nouvelle,empruntée par le Courrier à la Revue du Lyonnaises la découverte
« d'un vieux tableau de Murillo, provenant jadis du château des sires de
Beaujeu. » En effet, le plus célèbre peintre de l'Ecole espagnole naquit
en 1618 (voir tous les biographes) et le châ'cau des sires de Beaujeu fut
démoli par ordre du roi en 1611 (Mémoires manuscrits de Louvet). n
   C'est fort ; c'est un coup de massue à la démolir à jamais. La Revue ne
s'en relèvera pas. Si le correspondant anonyme du Courrier de Lyon avait
dit : « J'ai vu l'emplacement où fut le château de Beaujeu, il n'en reste
pas pierre sur pierre » cela n'eut pas fait un effet aussi terrible que ce
mot : « Voir les Mémoires manuscrits de Louvet. » Vous comprenez, il