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                        NECROLOGIE.


                           ANTONY VIOT.

   Une mort foudroyante vient d'enlever à la ville de Bourg un de
 ses plus dignes fils, et à la peinture une de ses illustrations.
   M. Anlony Viot a succombé hier au soir aux suites d'une ma-
ladie contractée en Dombes, sous le soleil brûlant de ces jours
derniers , alors que le crayon à la main il relevait quelqu'un de
ces sites qu'il aimait tant.
   La nouvelle de ce coup imprévu a causé une bien douloureuse
émotion.
   Ses amis, ses admirateurs ne le verront donc plus dans son
atelier ce charmant artiste, cet aimable conteur, faisant surgir
de son pinceau ces chauds horizons, ces soleils splendides, ces
forêts, ces cascades du Bugey, ou le doux ruisseau coulant sous
les grands arbres.
   Quelle perte pour les arts et pour nous tous qui l'avons connu
et aimé !
   Pourquoi tomber si jeune, dans tout l'éclat de son talent, dans
l'amour de son art qu'il ne cessait de cultiver malgré la fortune
reçue de ses pères ?
   Il faut donc que la mort instruise les vivants !
   Son intéressante épouse , sa gracieuse jeune fille trouveront
sans doute dans les larmes de tous les amis de leur mari, de leur
père, des adoucissements ; mais peuvent-elles être consolées?
   M. Antony Viot, né à Rhodcz en 1817, était (ils de cet excel-
lent M. Viot qui fut à Bourg directeur des contributions directes,
et qui unissait si heureusement à ses fonctions le culte des let-
tres et de la musique.
   M. Anlony Viot avait, été le brillant élève de Calame, célèbre
paysagiste de l'école de Genève ; —l'ami apprécié de Guslave
Doré. C'est déjà dire beaucoup. Mais nous reviendrons sur cette
vie pleine d'étude, si remplie de charme, et qui semait partout,
dans nos expositions, dans nos musées, ses pages précieuses
recherchées de tous les amis des arts.
   Que de regrets nous laissent à tous ce coup fatal !
   Celui qui avait si intelligemment compris toutes les beautés.
du ciel et de la nature aperçoit à cette heure les splendeurs éter-
nelles dont on a dit que l'Å“il de l'homme n'a jamais rien vu qui
puisse leur être comparé.
                                               E . MlJLLIET.

  Journal de l'Ain, 20 juillet 1866,