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MONT SAINT-BERNARD. 391 Saint-Bernard. Ce torrent'ne divise point Martigny, qui s'en est éloigné, sans doute pour éviter ses débordements ; il le laisse à l'est, a une certaine distance, et va un peu plus bas jeter dans le Rhône ses eaux grises. Toutefois l'aggloméra- tion qui porte le nom de Marligny forme encore deux parties : Marligny proprement dit, plus avancé dans la plaine, et dont on aperçoit au loin la flèche romane, et Marlignyle-Bourg, plus rapproché de la base des montagnes. A l'ouest, a l'entrée de la plaine et la dominant, s'élève le vieux don- jon de la Balhia, forteresse construite, dit-on, par Pierre de Savoie, et qui a appartenu aux Schinner-: L'aspect de ce monument des luttes du moyen-âge rappelle le souvenir de ce célèbre cardinal Mathieu Schinner qui, au XVIe siècle, joua un rôle si actif et si grandiose dans nos guerres d'Italie. On trouve à Martigny des hôtels confortables, puis des voitures suspendues et des mulets pour monter au Saint- Bernard. Les touristes vigoureux aiment a faire la route a pied. Je n'ai pu en parcourir qu'une partie : avant d'avoir fourni la moitié du trajet, je tombais de fatigue et me voyais obligé de prendre une monture. A la distance d'un kilomètre environ de Marligny-le-Bourg, on entre dans la montagne par une fort belle route, qui fait honneur au gouvernement valaisan. Le donjon de foBathia est le dernier objet de la plaine qui disparaisse aux regards. On côtoie la Dranse, qui gronde au fond de la vallée. A droite et à gauche, deux rangées de sommités abruptes présentent leurs flancs sillonnés de ravines. Au bout d'une heure et demie de marche, on arrive à Bauvcmier, dont le nom contraste singulièrement avec l'as- pect du lieu, car c'est une bicoque chétive, malpropre et pauvre. En général, tous les villages que l'on rencontre dans ces montagnes attristent plus ou moins les yeux par la ré-