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3D0 MONT SAINT-BERNARD. rable locomotive, on ne peut que retenir une idée vague de ces beautés, qui fuient à droite et a gauche avec la rapidité du trait. Si l'on veut contempler avec l'attention qu'elle mérite la chute de la Sallenche, qui forme la fameuse cascade vulgai- rement appelée Pisse-Fachc, il faut, de toute nécessité, s'arrêter à Vemaiaz. Un peu avant d'arriver à cette station, on aperçoit le torrent descendant de son noir rocher, comme un immense voile blanc qui ondoie dans les airs, en réflé- chissant a travers les plis de sa draperie toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Lorsque la nappe humide arrive dans le gouffre qu'elle s'est creusé, ce n'est plus qu'un nuage de vapeur dont les molécules vous inondent à dix pas. Ver- naiaz rappelle, el par sa position, et par son nom, qui en diffère bien peu, Tamaiaz, mentionné dans l'Itinéraire d'An' tonin /et la Carte de Peutinger. Un quart d'heure après, on arrive à iïlarligny, au pied même du Saint-Bernard. Cette ville occupe l'emplacement A'Oclodurus, l'ancienne capitale des Féragres, peuple qui habitait cette partie du Bas-Valais, ainsi que le versant des Alpes Pennines qui y correspond. César a décrit, avec sa précision ordinaire, Oclodurus. « Ce bourg (Vicus), dit-il, est situé dans un vallon assez étroit et environné de très-hautes montagnes. Une rivière le traverse- et le divise en deux parties. » César était payé pour bien connaître Oclodufus, car il faillit y perdre, dans une brusque attaque des Yéragres, une légion presque entière, commandée par Servius Galba, l'un de ses lieutenants, qui ne la sauva qu'à force d'hé- roïsme (1). La rivière, que César ne nomme pas et par la- quelle Oclodurus était divisé en deux parties, est la Drame (Dransia), qui a sa source principale dans la montagne du (V, De.BMu Galliro, lili. III, c. 1.