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DE LYON A LA CROIX-ROUSSE. 261 Quoi qu'il en soit, le sieur Dupeuble, par acte du 17 mars 1791, acheta de la nation une maison appartenant aux. Carmes des Terreaux, et s'il se trouvait dans le cas pré- cité, — ce que j'ignore, — il put être indemnisé de ses frais; car les propriétés, dites nationales, furent géné- ralement cédées à vil prix. Cet acte de vente met à néant une anecdote populaire sur le compte du susdit. On pré- tend que les Carmes, appartenant à un ordre mendiant, pensaient que le public trouverait contraire'à la logique de les voir posséder une maison magnifique, donnant de beaux revenus. Pour échapper à ce jugement, ils auto- risèrent le constructeur à faire valoir la maison sous son nom, et celui-ci, profitant de cefidei-commis,se serait déclaré propriétaire absolu de l'immeuble, construit et géré par lui. Les héritiers Dupeuble revendirent cette maison en 1818. Il est à présumer qu'à la suite de toutes ces constructions neuves, dont plusieurs furent établies sur le terrain des Carmes, la place prit le nom qu'elle a conservé jusqu'à l'ouverture de la rue Terme. L'Ordre des Carmes eut pour général, dans le siècle der- nier, un lyonnais, le père André Audras, dont la famille possède le portrait. Il est représenté tenant à la main une lettre sur l'adresse de laquelle on lit : Rm0 Pri. Andrece AudrasgenliOrdi *Carmelitamm(i). En 1789, le nombre de ces religieux était de vingt-six, et le prieur se nommait Bruno Jacques. (Alm., Lyon, 1789). La tempête révolu- tionnaire les dispersa; l'église et le monastère disparurent, (1) Le couvent des Grands-Carmes de Paris a plusieurs fois choisi son prieur parmi les religieux de Lyon, et l'un d'eux, le P . André Audras fut même élu par le Chapitre tenu à Rome, le 20 décembre 1780, supérieur- général de l'ordre. {Note communiquée pur M, Brouchoud.)