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ÉLOGE DE RAVEZ. 223 goulême à Bordeaux : Ravez s'était armé pour elle, mais que pouvait-il contre le mouvement qui entraînait tout? Il sut toutefois la conseiller avec sagesse, en la détournant des projets qui tendaient à rallumer la guerre civile dans la Vendée ; et quand la résistance devint impossible, il voulut du moins l'entourer de ses respects et de son dévoûment jusqu'au moment de son départ. Ce nouvel exil ne devait pas être le dernier pour cette princesse infortunée, dont notre grand poète eût pu dire qu'elle était née ....pour être du malheur un modèle accompli. Les événements se précipitaient : La fortune trahit nos armes à Waterloo ; bientôt la Royauté eut a s'interposer entre la France envahie et l'Europe qui aspirait a la dé- membrer. Trois mois après, Ravez eût pu retrouver aux Tuiberies les princes dont il avait partagé les épreuves. Mais il ne fut pas de ceux qui s'empressèrent de saluer la fortune, et il ne voulut accepter du Roi que les honneurs désintéressés des dignités municipales et départementales de la Gironde. 11 fut nommé, au mois d'août 1815, président du collège électoral. C'est a cette époque que se rapporte un fait auquel des préventions irréfléchies ou passionnées ont souvent mêlé le nom de Ravez : je veux parler du procès des frères Faucher accusés de s'être rendus, après le second retour du Roi, coupables d'un attentat armé contre son gouvernement, et condamnés par le Conseil de guerre siégeant a Bordeaux. Des rapprochements douloureux et de touchants souve- nirs les ont placés au rang des victimes les plus intéres- santes des réactions politiques ; mais les irritations du temps les avaient représentés, dans leur propre pays, sous les plus odieuses couleurs, et il faut lire les écrits de l'époque