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-410 AUTEL D'AUGUSTE.
Toutefois, les Victoires étaient presque aussi grandes
que les monolithes qui leur servaient de piédestaux ; le
dé lui-même élait extrêmement grand, magnifique, d'un as-
pect très-monumental, plus large qu'élevé, presque égal
en hauteur aux colonnes qui l'accompagnaient, et avait sa
face ornée, a ce qu'il semble, de couronnes, de branches de
laurier et de trépieds. Un tel monument n'offrant pas d'en-
tablement pour y placer une inscription, on avait mis celle
qui le désignait, au-dessous du dé. a la partie supérieure
d'un soubassement, sur lequel ce dé reposait, ainsi que les
colonnes ; les médailles nous font voir qu'on y lisait :
ROMœ ET AYGusto. Mais qu'était ce soubassement? Et,
autre question qui se rattache à celle-ci et a laquelle il faut
.répondre d'abord, comment satisfaire a la fois aux deux
exigences démontrées nécessaires, c'est-à -dire l'exhibition
des jeux en présence de l'Autel et en même temps dans l'en-
ceinte de l'amphithéâtre? Sauf avis plus éclairé, je ne
trouve qu'un moyen de solution a ce problème, c'est de re-
connaître que l'Autel ne faisait qu'un avec l'amphithéâtre.
Nous savons qu'il y avait dans les cirques établis sur la
pente des gradins un édifice appelé pulvinar, sorte de tri-
bune sous laquelle étaient exposés le siège en forme de lit
de l'empereur et les statues des dieux auxquels étaient con-
sacrés les jeux des Cirques. Notre Autel était-il posé comme
cela sur la pente des gradins de l'amphithéâtre, au-dessus
du podium, a la place du pulvinar contenant le lit impérial ?
Etait-il reporté plus en arrière et plus haut, soutenu alors
par un podium ou soubassement particulier que réclamait
le rétablissement du niveau nécessaire à son assiette ? La
construction de l'amphithéâtre avait-elle été disposée de telle
vus de loin, d'avoir des mesures colossales ; c'est encore, en fait d'art, se
montrer imbu des idées modernes trop portées à prendre ce qui est grêle
.et mignon pour de l'élégance.