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COMTE DES GVID1. 319 VII. Après avoir suivi le docteur Sébastien des Guidi dans les sentiers épineux de sa vie publique, qu'on nous permette d'écarter un instant le rideau qui abritait sa vie privée. Si l'érudition atteste le savant, la simplicité du foyer révèle l'homme. C'est là que ses amis pouvaient apprécier et la viva- cité de son esprit et les qualités de son cœur. Sa longue expérience, les péripéties de sa vie passée prêtaient à sa conversation un charme particulier. Dans le monde, ses relations étaient plus choisies que nombreuses. Il était versé dans l'exercice des lettres, et sa biblio- thèque, composée en grande partie d'ouvrages de litté- rature et de science écrits en italien ou en latin, renfer- mait des éditions remarquables des XVIe et XVIIe siècles. Son salon, qui trahissait son goût pour les beaux- arts, possédait plusieurs belles toiles, principalement de l'école italienne. Ses tableaux et sa bibliothèque ont été légués à la ville de Lyon. Malgré sa grande vieillesse, si quelque malade venait consulter son expérience, le bonheur d'être encore utile lui rendait sa verdeur première. Lorsque ses souvenirs interrogeaient le passé, il était heureux de ses lauriers homœopathiques : « Grâce à Dieu, s'écriait-il, et malgré l'acharnement « des oppositions, la France compte aujourd'hui cinq « cents confrères, quand nous n'étions que cinq en