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252 TOMBEAUX ANTIQUES.
Pierre, l'église ne parut pas, a ses nouveaux hôtes, en rapport
avec le progrès et le bon goût de l'époque. Elle n'était pas
en rapport surtout avec les habitudes de bien-être et d'os-
tentation d'un aristocratique clergé dont les membres revê-
tus du tilre peu évangélique de comtes de Saint-Chef, étaient
astreints a faire preuve de noblesse de père et de mère Ã
plusieurs degrés. On résolut de la restaurer, et ce fut alors
qu'elle subit les embellissements en plâtre qu'on y voit au-
jourd'hui. Rien ne trouva grâce devant la mondaine délica-
tesse des chanoines. Les pieuses et anciennes peintures re-
haussées d'or et d'argent firent place à des amours coquets
mal déguisés en anges; les épitaphes des saints évêques, les
tombeaux vénérés, les inscriptions nombreuses, toutes ces
vieilleries de la dévotion et du respect des siècles passés
furent sans plus de façon détruites, jetées au rebut ou mas-
quées sous le plâtrage d'une décoration prétentieuse au goût
du jour et d'un caractère presque irréligieux.
Uniquement à cause de la difficulté et du danger de les
arracher de leur place, les colonnes dont parle Chorier furent
sauvées de la destruction qu'elles méritaient à double titre,
comme étant la depuis infiniment longtemps et comme prove-
nant sans doute de quelque somptueux édifice romain. Elles
furent simplement enveloppées de maçonnerie et cachées a
tous les regards. Ces colonnes viennent d'être retrouvées sous
la couche de plâtre et de moellons qui les recouvre depuis plus
d'un siècle. Elles sont en vert cipolin, et antiques. Les cha-
pitauxquiles couronnent appartiennent au style roman, et
peuvent remonterai! Xe siècle. Elles sont accouplées deuxk
deux, en sorte que chacun des trumeaux sur lesquels s'ap-
puient les arcs des murs latéraux, renfermait deux colonnes
réunies sous un tailloir commun. La même ordonnance rè-
gne 'a la hauteur des fenêtres, et répétait, autrefois, dans la
galerie ou gynécée dont il a été parlé, la décoration des basses