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ÉLOGE DE C. BONNEFOND. 481 de Lyon, la formation d'une classe de gravure, h laquelle on adjoignit plus tard l'étude de la lithographie. La nomination de Vibert a ce poste honorable fut pour l'école des beaux-arts un événement heureux, qui vint puis- samment en aide au directeur dans ses projets de réforme. Bounefond puisait beaucoup de force dans les entretiens qu'il avait avec Vibert sur les moyens de donner à l'école une impulsion nouvelle et la doter d'un enseignement supé- rieur. Ils avaient compris tous deux que l'instruction artis- tique de noire école, pour les classes de la figure, différait totalement de celle que l'on recevait dans les ateliers des artistes de Paris, de sorte que les élèves formés a Lyon et qui voulaient achever de développer leur talent dans la capitale, étaient obligés d'y modifier leur éducation. Suivant les règlements alors en usage, l'élève était con- traint de passer deux ans dans les classes dites de principes. Son travail consistait a copier des gravures ou des dessins. Induit en erreur par l'obligation de rendre exactement son modèle, il contractait l'habitude d'imiter servilement les tailles, les points ou les lozanges qu'avait figurés l'outil capri- cieux de l'artiste. Après deux ans, l'élève passait dans la classe dite de la bosse étudier d'après l'antique. Celui dont l'intelligence n'avait jamais été éclairée, étonné d'avoir devant les yeux une tête en relief dont l'aspect variait au moindre mouvement se trouvait fort embarrassé. Ce temps si long passé à reproduire les tailles d'une gravure ne lui avait rien appris ; tout était a recommencer. Lorsqu'enfin il était par- venu a prendre un peu d'habitude, il reconnaissait lui-même l'inutilité de ce maniement de crayon auquel on lui avait laissé attacher tant d'importance au lieu de lui apprendre de suite à rendre des formes. Rarement l'élève ne passait qu'un an dans cette classe ; le plus souvent deux ans étaient exigés avant de l'admettre à l'étude de la nature, dont la mo-