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182                  ÉLOGE DE C. BONNËFOND.

bilité le déconcertait a tel point, qu'un nouvel apprentis-
sage devenait nécessaire. Toutes ces épreuves auraient été
beaucoup abrégéest si, dès le principe, on avait fait appel
à l'intelligence de l'élève en lui apprenant h comprendre et
a raisonner la forme qu'il avait a retracer.
    Cet état de choses ne pouvait durer plus longtemps. Déjà
l'un des deux professeurs de principes, M. Rey, sentant le
besoin d'une réforme, avait, de son propre mouvement,
supprimé la copie des gravures, et, ne permettant que celle
de quelques dessins choisis , avait commencé a forcer les
élèves h se rendre compte de la forme des objets en leur
faisant comprendre le jeu de la lumière et des ombres sur
le relief(l). Bonnefond, aidé et soutenu par Vibert, résolut de
débarrasser tout a fait l'enseignement de ces entraves si
fatales au développement des études. La copie des gravures
 dut être exclue ; celle de quelques dessins choisis fut admise
exceptionnellement, mais le professeur dut s'attacher a faire
 comprendre aux élèves la théorie des ombres servant à
imiter le relief; il dut aussi leur enseigner la construction
de la figure humaine. La salle des études fut pourvue de
 tout ce qui était nécessaire à cette démonstration. Un cours
 d'anatomie appliquée aux arts fut institué.
   De plus, aucune limite ne fut fixée pour la durée du temps
passé dans chaque classe de la figure ; de sorte que si un
élève avait assez d'aptitude et d'intelligence, il pouvait, en
prenant le crayon pour la première fois au commencement
de l'année scolaire, arriver a la première section du dessin
de la figure à la fin de la même année. Ce fait qui paraîtra
presque impossible se renouvelait particulièrement dans la


  (1) Voir : Exposé succinct d'une méthode , etc.. pour l'enseignement
du dessin, par E. R e y , professeur à l'École des Beaux-Arts de Lyon.
1834.