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106                        HISTOIRE LITTÉRAIRE

«  sont propres, la puissance divine, elle, reste immo-
«  bile ; car ce qui est illimité' ne peut recevoir d'impulsion
«  d'aucune cause, d'aucune modification des choses. Où et
«  autour de quoi pourrait se mouvoir l'infini ? La faculté
«  d'imprimer le mouvement à lui qui n'en peut recevoir, est
«  son mouvement, son mode d'existence (1). »
   A cette sublime définition du Dieu suprême, le second
passage fait succéder une exposition de la puissance divine
manifestée par le Verbe dans la création du monde. Ce frag-
ment, qui a pour but d'expliquer l'Évangile selon saint Jean,
se distingue surtout par la constante propriété de l'expres-
sion. On s'aperçoit, en le lisant, que l'auteur n'a voulu
laisser aucune prise àNoëtus, son adversaire, sur l'essence
de la divinité, question qui paraît avoir fait le fond de leur
controverse. L'auteur reprenant cette question, qu'il n'a fait
qu'aborder dans le fragment qui précède, la développe ici
avec une incroyable profondeur. Il montre que rien n'était
avant Dieu, que rien n'était hors de lui; que si, par consé-
quent, il était tout, c'était comme être existant par lui-même,
pouvant donner, mais non subir l'action créatrice. De l'insis-
tance que saint Hippolyte met a préciser cette formule du
dogme fondamental de l'existence divine, on doit conjec-
turer que Noëtus, dans son hérésie, professait ces doctrines
d'un Dieu panthée, données comme nouvelles par tous les
sophistes modernes.
   Quoi qu'il en soit, voici comment il s'exprime : « Alors que,
« existant dans son unité, existant sans coexistence, Dieu
« résolut de créer le monde : au moment même, de son
« idée, de sa résolution, de son verbe, le monde jaillit à
« l'état de perfection, tel qu'il l'avait voulu. Rien, sachons-
« le, rien n'existait simultanément avec Dieu ; rien n'était
« avant lui, l'être de toute éternité, unique, multiple, sou-

    ci) Conl. Héron cl Helic, fi'agm. 1.