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                                DE LYON.                   405

les termes, les expressions d'une langue théologique qui lui
manque et qu'il lui faut créer, comme saint Irénée, son
modèle et son maître. J'excepterai néanmoins la philosophie
platonicienne. Le chef illustre de l'Académie, dans ses idées
sur le loyos et sur l'immortalité de l'âme, eut comme une
sorte d'intuition de la doctrine révélée, qui frappait de res-
pect et d'admiration les docteurs et les Pères de l'Église
grecque. Un grand nombre l'étudierent, de saint Jean a saint
Irénée ; son influence .sur le développement d'une philoso-
phie chrétienne ne laisse pas d'être très-sensible. Saint
Hippolyte obéit quelquefois a cet ascendant du disciple de
Socrate. Tantôt il le cite comme une autorité : « 0 Grecs,
« s'écrie-t-il, apprenez a ne pas être incrédules, en croyant
« l'âme créée et créée immortelle par Dieu, suivant la
« doctrine de Platon (1). » Tantôt il lui emprunte, pour les
besoins de la polémique dans laquelle il est engagé, sa bril-
lante armure métaphysique. Je citerai surtout deux passages.
Dans l'un et l'autre, le pieux écrivain, sans sortir des bornes
sévères du dogme, se maintient à une hauteur de pensée
et de style que Platon n'eût pas désavouée, et que le seul
Bossuet atteignit parmi nous.
   Le premier passage offre cette particularité que, d'accord
avec la science moderne, il contient une sorte d'intuition du
système de l'attraction universelle, cette glorieuse décou-
verte de Newton. Mais laissons parler l'auteur.
   « Dieu, par sa volonté, par sa puissance infinie, fait et
« maintient toutes choses. Chacune de ces choses subsiste
« en vertu d'un principe de durée qu'elle a reçu de ce Dieu
« créateur, être souverain, existant par lui-même. Mais,
« tandis qu'elles accomplissent, dans leurs sphères indi-
« viduelles , les mouvements produits par les lois qui leur

  (1) npè; ËX>.ïiva;, sets advenu» Grœcos, frag. i.