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-104 HISTOIRE LITTÉRAIRE
ou plutôt, d'après quelques savants, contre toutes les héré-
sies survenues depuis le grand écrit de saint Irénée contre
le gnotliicisme, ce que paraît indiquer le titre : ITpôs- à <îrxaa,ç
rxç âfpr](T£S.
Il nous est parvenu de ce dernier traité, intitulé Sermo,
discours , oraison, des débris assez considérables ; car je
regarde, avec Photius, comme des dépendances de cette
grande œuvre tous les fragments qui, soit dans les collec-
tions patrologiques, soit dans les éditions particulières
de saint Hippolyte portent les titres : Contra Beronem et
Helicem, contra Noëlum, etc. (1). Je cite au surplus ces
titres comme les traduisent les interprètes latins.
Dans quelques-uns de ses écrits que nous n'avons plus,
notre illustre évèque avait principalement en vue l'intelli-
gence des livres sacrés ; dans d'autres, il s'attachait surtout
à donner les preuves de l'immatérialité de Dieu, opposant
le dogme de l'essence divine, enseigné par l'Eglise, aux
erreurs panthéistiques qui paraissent avoir compté de nom-
breux sectateurs a son époque (2).
Çà et là , parmi les fragments dont j'ai parlé, saint Hippo-
lyte fait preuve d'une connaissance approfondie de la mé-
taphysique grecque. C'est probablement, outre la similitude
du style, cette large intelligence des philosophes profanes
qui a fait attribuer, dans la primitive Église, quelques-uns
de ses traités a Origène. Rien ne montre cependant qu'il ait
voulu, a l'exemple de cet illustre docteur, chercher dans
l'étude des systèmes philosophiques d'Athènes et d'Alexandrie
des preuves ou des armes à l'appui de la religion chré-
tienne (3). Ce qu'il demande a ces grandes écoles, ce sont
(1) Est hoc volumcn adversui hÅ“retes duas et triginta, facicns initium Ã
Dosilhcanis, etinNoeloet Noetianis desinens (Photius, Bibliotli., coei. cxxxiî.
(2) Voir ci après le second des fragments traduits, p.
(3) Fragm. ix, cont. IVoef.