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CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE. 479
qui les a élevée*. Toutefois une remarque archéologique nous
sera permise. Peut-être ces églises n'ont-elles pas à un degré
suffisant l'uniformité désirable dans les monuments faits à l'imi-
tation- du • moyen-âge. On objectera que les monuments du
moyen-âge n'étaient pas toujours uniformes, mais alors le défaut
tenait à ce qu'ils avaient été complétés à des époques différentes :
aujourd'hui nous ne pouvons invoquer une semblable excuse.
Notre architecture actuelle, remarquable à bien des titres, et en
grand progrès assurément, est habile, savante , quelquefois
même hardie, mais elle n'a pas précisément de style arrêté.
Elle combine les éléments ajnciens avec beaucoup d'art, mais avec
un éclectisme un peu indécis. Elle ne fait ni du roman, ni du go-
thique, ni de la renaissance, ni de l'architecture grecque, mais de
tout à la fois, en se pliant avec une facilité extrême à des exi-
gences souvent peu artistiques. Que les architectes arrivent donc
à créer une forme nouvelle, ou qu'ils restent plus scrupuleuse-
ment fidèles aux types consacrés !
Les travaux de démolitions qui s'exécutent dans la campagne
comme à la ville doivent attirer l'attention, car ils tendent à faire
disparaître beaucoup d'antiquités. Une lettre écrite par M. Bron-
tin, maire de Feurs, à M. d'Assier de Valenche, et communiquée
par celui-ci au Comité, prouve au moins que ces démolitions ne
sont pas à regretter partout, et que le zèle privé ou public tend Ã
remettre au jour les antiquités qu'elles permettent de découvrir.
Monsieur,
« Les derniers débris du prieuré de Randans viennent de dis-
paraître sous le marteau des démolisseurs. La butte n'est plus
couronnée de ses ruines. Un^ fermier, nouvellement acquéreur
du mamelon, vient de faire démolir les derniers pans de murs
du prieuré. 11 a commencé à faire miner l'emplacement des ruines ;
on y a trouvé de très belles pierres de taille, des moitiés de
colonnes pareilles à celles qu'on a découvertes en creusant les
fondations de la nouvelle façade de l'église de Feurs j plusieurs
fragments d'une corniche qui, par ses proportions, laisse sup-
poser qu'elle couronnait un édifice important.