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4t)6 DES fROGKÈS DE LA SCIENCE étrangère. M Guérin venait de visiter en savant et en pèlerin toutes les pariies de la Palestine ; il a su mêler heureusement le souvenir de ses voyages et la description des lieux où Faction se passe à ses études sur la Jérusalem Délivrée. M. Daresle a été nommé cette année, à peu de mois de distance, membre correspondant de l'Institut et chevalier de la Région d'honneur. Tout le monde a jugé que cette dou- ble distinction était bien méritée par l'auteur de Y Histoire de l'administration en France et de l'Histoire des classes agricoles Ainsi la Faculté des lettres de Lyon compte actuellement dans son sein un membre de l'Académie française et deux membres correspondants de l'Institut. M. Heinrich, pendant le congé qui l'éloignait de nous, publiait les pages inachevées d'un ami, d'un compagnon d'études, enlevé a l'âge de 27 ans, par une mort soudaine, aux lettres et aux arts, a une mère éplorée, aux plus brillantes espérances. Alfred Tonnelle, tel est le nom de ce jeune penseur, de cet écrivain inconnu que M. Heinrich vient de nous révéler. Grâce à cette publication, couronne Itiné- raire, comme on l'a déjà dit, tressée sur une tombe par une main pieuse et amie, grâce à la simple et touchante préface dont elle est accompagnée, le jeune Tonnelle n'aura pas passé sans laisser un souvenir dans ce monde des lettres où, s'il avait vécu, une belle place lui semblait réservée (1). Ce que j'admire dans ces fragments, c'est moins la science et la critique, c'est moins encore des vues savantes et ingé- nieuses sur l'origine du langage, que l'âme et le cœur qui per- cent de toutes parts. Quel sentiment exquis de l'art et de la (1) Voir l'article île la Revue- des Deux Mondes, 15 octobre : les Pages â'nn rêveur inconnu ; parMazade. — Voir aussi un article de la Revue de î'înslrucUon publique, du 10 décembre ; par Vapereau.