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ET 1>ES PROCHES DE 1/ENSEIGNEMENT. 465 11 faut maintenant, pour achever de remplir la partie obligée du programme de ce compte-rendu, que je vous entretienne quelques instants de nous-mêmes et de nos cours. Ce sont de beaux jours, qui de nous ne s'en souvient, les jours de victoire! Le canon gronde , la foule émue, trans- portée , se précipite sur les places publiques, les figures rayonnent, les mains se serrent, les vieilles discordes s'ef- facent en un sentiment commun d'orgueil patriotique , de joie et d'enthousiasme. Rassurez-vous, Messieurs, je n'oublie pas la Faculté des lettres de Lyon, pour courir, avec tant d'autres, aux bords duMincio, sur les pas de nos soldats victorieux. Je veux dire seulement que tandis que la place publique s'emplissait , i L n'en était pas de même de nos salles de cours et que, pen- dant la dernière partie de l'année, la guerre nous a fait perdre un certain nombre d'auditeurs que la paix, je l'espère, nous ramènera. Il faut faire une exception en faveur de deux cours dont les professeurs, M. Soupe et M. Heinrich, ont heureusement lutté jusqu'au bout contre les grandes préoccupations du de- hors. M. Soupe nous quitte après une suppléance brillante de dix-huit mois, dont le public et la Faculté garderont le sou- venir. Tout en regrettant de ne pouvoir le conserver au mi- lieu de nous, il nous est impossible cependant de ne pas nous réjouir de voir M. de Laprade remonter dans sa chaire après avoir pris possession, par un discours si noble et si élégant, de son fauteuil à l'Académie française. M. de Laprade nous revient avec un titre , que dans la république des lettres aucun autre n'égale, et dont l'éclat rejaillira longtemps, nous l'espérons, sur la Faculté tout entière. Nous devons aussi un souvenir a M. Victor Guérin qui, pendant six mois, a suppléé le professeur de littérature 30