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V)U XVIII e SIÈCLE 461 habits d'hommes, et, tous les matins, on les rencontre environnées des plus agréables petits maîtres. Il y a un spectacle d'ombres chinoises près le grand Collège, qui est fort couru, il y a toujours quatre ou cinq voitures à la porte. 4 avril. Grands ravages causés dans les montagnes du Beaujolois par cinq loups cerviers. Ils ont dévoré, dit-on, plus de 40 personnes. Les pa- roisses se sont réunies pour leur donner la chasse ; on en a déjà tué Irois ; ils ont la peau si dure que les balles glissent dessus, et il n'y a que les carreaux d'acier qui peuvent percer. Les dames de Bellccour vont établir un Cercle où elles admettront tous les hommes. 10 may. Toute la ville est en l'air pour le comte et la comtesse du Nord qui sont arrivés depuis quelques jours, ainsi que le prince de Wirtemberg et la princesse ; ils ont une suite très-nombreuse. La comédie est toujours languissante. Collot d'Herbois, nouvel acteur dans les grands rôles comiques, continue à faire plaisir (2). 16 may. Le comte du Nord est parti ; il a fait présent au commandant d'une belle tabatière d'or avec une peinture en émail ; il a délivré des pri- sonniers, donné cent louis à M. Hus, fait beaucoup d'emplettes et laissé beaucoup de commissions à la fabrique. 27 juin. Aujourd'hui il se tient une grande assemblée des notables au sujet du vaisseau que le commandant veut absolument faire donner par la ville. Cela fait crier ; on dit que la ville de Lyon ne peut pas s'assimiler aux villes de Bordeaux, Marseille, etc., qui ont gagné des sommes énormes dans cette guerre, tandis que Lyon a perdu considérablement. 15 aoust. Le prévôt d'Ainay a imaginé d'imiter le curé de Saint-Sevcrin de Paris qui avoit établi une rosière dans sa paroisse. Dimanche passé, il a annoncé au prône ce nouvel établissement. Il y aura une Rosière et un Rosier qui recevront chacun, pour récompense de leur vertu , une somme de cent livres qu'on leur payera à leur majorité ou quand il se marieront. Ils ne pourront être admis que de 15 à 30 ans. On a nommé, pour examiner les postulants, M. de Chazelles et un vicaire, tous les gens raisonnables haussent les épaules de cet établissement. {La suite prochainement). (1) Cette note précieuse rectifie ce que nous avions dit dans notre dernière livraison au sujet de Collot-d'flerhois. Le terrible conventionnel avait bien été acteur sur notre scène, mais, d'après les éloges du chroniqueur, ce n'est pas en expiation des sifflets de nos pères que le sang des Lyonnais a coulé ( NOTE DE LA RÉDACTION. )