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EN BUGEY. 4SI même sort; puis Biron, rappelé en Bourgogne, abandoivaa un instant sa proie , mais ce fut pour Ja ressaisir bientôt. Il s'em- pare, au mois d'août, de Pérouges et de Meximieux qui lui ou- vraient leurs portes et qui ne sont que pillés, de Villars, qui résiste héroïquement, est emporté d'assaut, dévasté et livré aux flammes, de Pont-d'Ain, défendu par le jeune Balanson, neveu du marquis de Trelïort, de Poncin, Varey, Ambronay, Ambérieux, Saint-Germain, Saint-Denis, Loyettes, Lagnieu et Saint-Sorlin. Partout les populations sont massacrées , les habitations d é - truites, partout le vide se fait autour des foyers, et quand ce petit Attila eut passé, des titres authentiques établirent qu'il restait quatorze habitants à Varambon, trois à la Carronière, un à la Vraudière , à Dompierres-en-l)ombes personne ! à Druiiliat douze, à Varax quinze, à Richcaiont douze, à Saint-Maurice de Rémens vingt -, le château était ruiné et par terre, le moulin abandonné et détruit. Saint-Denis dut avoir sa part de ces dévas- tations, et son peuple, si souvent rançonné, dut 'être dispersé comme le grain sous les coups du fléau qui le frappe. La paix fut faite, enfin; un échange eut lieu, la Bresse et le Bugey, d'après le traité du 17 janvier 1601, appartinrent à la France et, dès lors, les malheureux habitants de Saint-Denis eurent l'espoir de se relever de leurs misères. A part les hautes. tours ébranlées, mais encore debout sur la colline, tout était à construire et à créer à Saint-Denis. Sous la protection puissante de la France, les habitations rouvrirent leurs portes, les foyers se repeuplèrent, la modeste église fut réparée et le calme rentra peu à peu dans les cœurs. Les plaies se cicatrisaient lentement, mais le mal paraissait encore, lorsqu'un cortège nombreux s'arrêta un jour sur la place , entre la modeste église et une auberge d'assez mince apparence, et cependant la meilleure du pays. Tandis que des cavaliers et des valets parlaient à l'hôte et lui donnaient des ordres confus, mais pressants, le principal personnage, de taille haute, le front chauve, et ayant une inexprimable douceur ré- pandue sur le visage, se dirigea vers le sanctuaire, escorté de prêtres et de gentilshommes qui l'entouraient avec respect. À la