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450                  LA TOUU DE SAINT-DlSKfS

   Cet achat n'était que le résultat d'un caprice. Le prince eut
bientôt d'autres projets que de chasser le chevreuil et le san-
glier dans les bois de la Servette ou de Sainte-Julie ; d'ailleurs,
Henri II venait d'affranchir ses sujets taillables et main morta-
bles de la Bresse et du Bugey. La population des campagnes
 s'organisait, réclamait des franchises et s'agitait ; le H août 1555,
le duc de Nemours, au moment de partir pour l'Italie, vendit
son nouveau domaine, à noble homme Nicolas du Pré, de Lyon ;
celui-ci, craignant d'avoir fait une fausse spéculation en ache-
tant une forteresse, la remit au sire de Bachod, seigneur de la
Verdatière, qui vint l'habiter.
   Les dates sont rares dans cette histoire, et c'est un effet du
hasard, lorsque, dans cette nomenclature, on peut trouver un
jalon. Au printemps de l'année 1567, un orage affreux fondit
sur la plaine du Bas-Bugey ; les toitures furent emportées, les
clochers renversés, les récoltes anéanties ; Ambronay, Saint-
Denis, Chazey, Meximieux, furent surtout frappés, et dans ce
cataclysme de la nature, des imprudents ayant sonné les clo-
ches pour détourner l'orage, les cloches violemment ébranlées,
attirèrent la foudre, le feu du ciel brisa le bronze et les mu-
railles, et le métal jeté à terre avec ses supports, coula fondu
par l'électricité.
   La maison de Savoie était redevenue maîtresse de la Bresse et
du Bugey, mais Charles-Emmanuel s'étant emparé du marquisat
de Saluées, Henri IV fit marcher ses troupes contre nos malheu-
reuses provinces, à peine remises des ravages occasionnées par
la disette et la peste, et des ordres sévères furent mal com-
pris, nous osons le croire, et cruellement exécutés. Le connéta-
ble de Montmorency avait pris Montluel, le 8 novembre 1594 ;
Miribel avait fait sa capitulation au général Alphonse d'Ornano,
Lertt n'était qu'une ruine, toutes les villes de la Bresse et de la
Dombes avaient supporté les plus affreuses calamités ; pour
 couronner ces malheurs , le 21 avril 1595, Biron entra dans la
Bresse ; dès lors, un vaste incendie s'éleva de la Saône à la ri-
 vière d'Ain. Pont de Vaux , Pont de Veyîe et Bagé, furent mis
 à sac ; Longes, Chàtillon-les-Dombes et Saint-Julien subirent le