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                            EN BUGEY.    3                     44!)
 murailles, rendit le château inattaquable du seul côté que la
nature avait mal défendu. La, forteresse fut mise, enfin, sur un
pied de formidable défense, et tout reprit autour d'elle un air
de force, de prospérité et de grandeur.
   Le château redevenu un des nobles joyaux de la couronne de
Savoie, fut érigé en baronie et jugé digne d'être offert à Antoine
de Cordon, écuyer, seigneur de Pluvy. La route ou chaussée
qui se bifurquait dans le village avait-elle servi à distinguer le
château de Saint-Denis des autres seigneuries du même nom ?
Était-ce la colline elle-même qui, pour sa forme allongée, avait
été appelée une chaussée? Quoi qu'il en soit, le peuple éternel-
lement railleur, ne s'était pas tenu pour satisfait d'appeler notre
village Saint-Denis de la Chaussée ; cette dernière dénomina-
tion avait été travestie d'une manière bouffonne; le temps avait
consacré la burlesque appellation, et quand le seigneur de Pluvy
prit possession de sa baronie, le premier de tous ceux qui avaient
possédé le manoir et le village, il signa fièrement : Antoine de
Cordon, baron de Saint-Denis-dc-Chausson.
    Mais François 1er tenait à réparer le désastre de Pavie. Le duc
Charles de Savoie avait complimenté Charles-Quint, les troupes
savoisiennes avaient pris des places qui appartenaient à la
France $ l'amiral Chabot entra dans la Bresse et le Bugey, sou-
mit ces deux provinces, et Antoine de Cordon , craignant pour
son manoir, trop faible pour résister à l'armée française, trop
bien situé pour ne pas trouver des envieux, voulut se défaire
d'une seigneurie compromettante et chercha un acquéreur.
   Après Antoine de Cordon, le sieur de Bignins, trésorier de la
maison de Jacques de Savoie, duc de Nemours, devint à prix
d'argent, maître et seigneur de Saint-Denis. La noble demeure
plut au duc qui trouvait à sa porle les forêts giboyeuses où avait
retenti le cor de l'infortuné Philippe de Savoie et de Philibert le
Beau, et qui, à l'entrée des montagnes où il pouvait se retirer,
voyait, dans le lointain, la riche cité lyonnaise, objet de tant de
convoitises. Il ne cacha point la vivacité de son désir à son
trésorier, et celui-ci s'empressa de lui céder ses contrats d'acqui-
sition et ses titres.
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