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                            EN BUGEY.                           439

son bouclier. Nous n'osons les suivre dans ces descriptions et
ces récits, et nous attendrons que la critique et la science aient
parlé au sujet d'un événement si important pour l'histoire de
nos pays.
    Mais où nous pouvons nous hasarder sans crainte, c'est en
parlant du séjour de Sergius Galba, au confluent de l'Albarine
et de l'Ain, lorsque vaincu dans le Vallais par les Nantuates, les
Véragres et les Sédunois, ce chef ramena les débris de la dou-
zième légion dans nos contrées. Les historiens sont d'accord
sur le fait ; c'est bien là, dans cette plaine, que Galba s'est for-
tifié suivant toutes les règles de la castramétation romaine ; c'est
bien là, aux portes, de notre village, qu'il a creusé des fossés,
élevé des remparts et créé ces travaux immenses qui ont bravé
les siècles et qui attestent encore aujourd'hui la puissance du
peuple qui les a exécutés.
   C'est de cette époque, c'est de la station des cohortes aux
environs de notre colline, que datent toutes les résidences ,
toutes les colonies, toutes les forteresses romaines dont les noms
existent encore dans la Bresse et le Bugey. Le Valromay,
Ceyzeriat, Mont-Juli, Ceyzérieu , Quiron, Mont-Joux , Saint-
Maurice de Réman, Lagnieu attestent l'affection que les maîtres
du monde portaient à notre contrée, et nul pays n'a conservé
plus vivaceleur souvenir.
   Depuis que les armées de l'Italie se dirigeaient plus fréquem-
ment vers la Gaule, la route qu'Annibal avait suivie était de
jour en jour plus fréquentée. L'ancienne ville gauloise, assise
au confluent du Rhône et de la Saône, et q u i , plus l a r d ,
augmentée des réfugiés de Plancus, prit le nom de Lugdunum,
grandissait rapidement. Son commerce liait des peuples éloi-
gnés. Ses marchands actifs et industrieux allaient s'approvision-
ner à Rome, des objets de faste et de luxe, qu'ils portaient
ensuite vers l'occident et vers le nord. Ceux d'entre eux qui ne
se rendaient pas à Massilia, en descendant le Rhône, remontaient
le fleuve et gagnaient les Alpes en traversant le pays des Am-
barres et les défilés de nos montagnes ; mais bien des dangers
accompagnaient leur pérégrination. Agrippa fit élargir et amé-