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391) ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES. III, — En fait de livres nouveaux, il en est en ce moment quelques-uns qui sont réellement dignes d'attention. On ne peut voir sans élonnement la prodigieuse fécondité de nos compatriotes, mais aussi on ne peut s'empêcher d'être affligé en découvrant les inutilités, les absurdités, — qu'on me passe le mot, — avec lesquelles on occupe d'honnêtes ouvriers qui ne demandent pas mieux que d'imprimer des choses intéressantes ou ayant au moins le sens commun. Parmi les privilégiés, je citerai, dès aujourd'hui, l'étude de M. Campuax sur Yhiimourisliquc Villon , humourislique sans le savoir, puisque de son temps ce mot n'existait pas; celle de M. Marcou sur Pelisson, l'une des monographies les plus tentantes à entreprendre sur le XVIIe siècle et qui est cependant restée l'une des dernières à faire. La nouvelle édition du Journal de la comtesse de Sanzay, par M. le comte de la Ferrière-Percy, véritable tableau soigné d'un intérieur au seizième siècle ; le récit de Y Enlèvement inno- cent, c'esl-à -dire de la retraite sagement opérée par le prince de Condé pour soustraire sa femme aux yeux trop tendres de Henri IV, récit rimé et écrit par Virey. secrétaire du prince, et que M. Halphen vient de publier dans la belle collection du Trésor des pièces rares et inédites de l'éditeur Aubry; je liens à nommer ce dernier, parce que c'est vraiment un libraire digne de ses prédécesseurs des XVIe et XVIIe siècles, et non pas un marchand de papiers impri- més; les deux derniers volumes de la Correspondance de Bussy-Rabutin , mise en ordre par M. Ludovic Lalanne ; les Etudes médicales sur l'ancienne Rome, où M. Rouyer fait, non pas de la médecine, mais une chronique très-curieuse et très-piquante Mais je m'arrête cl la suite au prochain numéro. E. DE BARTHÉLÉMY.