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DE ;.-M. COLLOT-D'HERBOIS. 379 Monsieur, de vous informer des infractions, et, malheureuse- ment, j'aurai peut-être trop souvent lieu de vous importuner. « Un mal de gorge violent, causé par des fatigues si exces- sives, depuis huit jours, que je n'ay pu trouver un seul instant pour me recommander à vos bontés, causé encor par une in- somnie continuelle, me force aujourd'huy à garder la chambre : et je n'ay pu, autrement que par écrit, avoir l'honneur de vous informer de l'état critique où se trouve le spectacle, dans lequel votre haute prudence, Monsieur, peut seule ramener l'ordre convenable. « J'ay l'honneur d'êlre, etc., D'HEUBOIS. « P. S. — En fermant cette lettre, je reçois un billet de mademoiselle Olier, que j'ai l'honneur de joindre ici (1). Elle refuse de jouer, parce qu'elle a mal à la tête. Il faut observer que mademoiselle Olier n'a pas joué depuis mercredi dernier, et que, depuis ce temps, elle nous a fait connaître à tous, au théâtre, par sa vivacité et sa gayeté, qu'elle était très-bien portante. Je crois^ pouvoir assurer que ceci est un caprice : elle était hier au théâtre, à l'annonce. Elle a de l'humeur, parce que, pendant la maladie de madame Darboville, on ne lui a pas fait jouer beaucoup a*e rôles qu'elle, demandait, mais que, par des motifs raisonnables et particuliers, on ne pouvait lui donner. Cependantjj'ay eu l'atten- tion de lui faire jouer la Servante maîtresse, dont je pouvais disposer. Le rôle de ce soir est peu fatiguant, et si on ne joue pas le Mariage d'Antonio, il faudra fermer la porte ; on ne peut substituer aucun autre opéra. » (1) Voici ce billet, que je donne ici dans sa forme naïve et, d'ailleurs, comme pièce à l'appui : « Je préviens la direction qui m'est impossible déjouer aujourd'hui, étant indisposée des coliques d'estomac et d'un grand mal de tète. On peut être persuadé de la peine que cola me fait. — Olier. » — La récalcitrante artiste tenait l'emploi de seconde amoureuse.