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378 LETTRES INÉDITES ne m'a rebuté. J'ai toujours sacrifié avec plaisir ma tranquillité pour assurer celle des autres. Mais cette marche, je le sens, n'est • pas celle que je devais tenir ; être mis par une pensionnaire hors d'une loge en est un avertissement bien cruel (1). « Je me propose donc, Monsieur, et ma santé m'en fait une **** loi, de charger le régisseur de tout ce qui concerne l'intérieur du théâtre, lui faisant connaître ce qu'il devra demander à chacun suivant ses engagements (2). Ce sera mon devoir, (1) Je n'ai nullement l'intention de faire l'apologie du sinistre person- nage. Mais, quand ce ne serait que pour aider à mettre en lumière la face la moins connue , peut-être, de cette sombre figure , qu'il me soit permis de citer un passage d'une lettre écrite au Prévôt des marchands (11 mars 1788) par monsieur Rivât, notaire à Lyon , dans lequel cet honorable ci- toyen se plaît à reconnaître l'esprit conciliant et modéré du Collot-D'Her- bois d'alors. Voici comment s'exprime monsieur Rivât, qui avait eu à se plaindre de certains employés de la comédie : « J'ai reçu hier une lettre de M. D'Hcrbois, remplie d'excuses sur le procédé de ses portiers. Peu après je l'ai rencontré, et je ne puis rien ajouter à son honnêteté. Je lui ai annoncé que je ne pousserais pas plus loin la vengeance (ce sentiment n'ayant jamais été le mien); que, de votre consentement, je dispensais ses portiers de la prison ; qu'en un mot, en oubliant l'injure je pardonnnais l'offense. » (2) En effet, Collot-D'Herbois se mit aussitôt à l'œuvre et rédigea dans ce sens, de sa propre main, Jeux projets d'ordonnance, qui furent soumis à l'examen du Prévôt des marchands et reçurent sans doute son approba- tion. J'ai sous les yeux ces deux pièces originales, dont l'une concerne la PoJtce intérieure du théâtre, et l'autre traite des Répertoires, répétitions et représentations du spectacle. — Parmi les services rendus au théâtre de Lyon par Collot-D'Herbois, dans le cours de son administration, il convient de mentionner ici la création d'un quatrième rang de loges, qu'il obtint de faire construire, à ses frais, dans la salle de spectacle. Malgré son utilité, incontestable, celte importante amélioration avait, jusqu'alors, été obsti- nément repousséc. Aussi, ce n'est qu'à force de démarches et de sollici- tations , que Collot-D'Herbois parvint à écarler les obstacles qui gênaient la réussite de son projet (dont le plan avait été dressé par l'architecte Mo- rand), et qu'il lui fut enfin permis de le mettre à exécution, en vertu d'un traité passé entre le consulat cl lui, le 21 février 1788.