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366                    L'ÉGLISE DES MINIMES.
 une dissertation aussi complète, aussi étendue sur l'archéologie
 et de plus sur l'archéologie chrétienne, lorsque M. G. de Soultrait
 a pris rang parmi ses membres, le 21 juin 1889, en lisant
 en séance publique son étude synthétique, des principaux
 caractères résultant de la différence des âges et des styles de
 l'architecture à Lyon et dans toute la région que dominait
 sa primatie religieuse. Cette étude ayant été reproduite par la
 Bévue du Lyùnnais, chacun a pu, par conséquent, apprécier la
 précision et la sagacité des développements donnés par l'auteur
 à son intéressant sujet. Il y a mis ce qu'il fallait, rien que ce
 qu'il fallait, et à part l'uniformité des diverses parties qu'il a dû
renfermer dans un cadre de peu d'étendue, il a vaincu la double
difficulté d'éveiller l'attention du publie et de rendre un service
à la science.
    Les principes adoptés et irrévocablement maintenus par les
constructeurs de nos églises, tels qu'on les constate aux temps
reculés de l'érection de la chapelle de Sainte-Blandine comme
aux temps de la décadence du style ogival que Satut-Nizier
fait présager nettement, ces principes qui ont eu raison de la
renaissance païenne elle-même sur beaucoup de points essen-
tiels et n'ont été enfreints que par de malheureuses et futiles
innovations contemporaines, M. de Soultrait les a mis en pleine
lumière, et s'il a bien voulu se montrer trop indulgent en vérité
pour les nombreuses restaurations exécutées depuis trente ans et
qui seront déplus en plus sévèrement jugées et peut-être condam-
néesà mesurequeles études rendront la science plus exacte il s'est
du moins élevé avec force et justice contre la déplorable manie
d'embellissements qui nous gagne, et tend à altérer, à dénaturer
même le caractère de nos monuments. C'est ainsi que Saint-
Bonaventure a perdu, comme il l'a fait observer, le type austère et
rigide que lui avait imprimé ses humbles fondateurs au XIVe siècle
et que sa façade si modeste et si convenable d'ajustement va
devenir un pastiche des fioritures du XVe siècle .