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ÂRTtiR DE R1CHEM0NT. 320 emploier au service de Mondit seigneur, alasmes devers Mondit frère en Bretaigne en entencion de retourner h la dite journée pour exécuter ce que dit est. Mais pendant ce temps le Président de Prouvence, persévérant en la traison, des- loiaulté et mauvaitié dont de long temps a usé envers Mondit seigneur en levant et exigeant de vous et d'aultres, sur faulses et feinctes couleurs, grandes et grosses finances, lesquelles il a appliqué a son singulier prouffit en tenant gens d'estrange langue et autres pillars, larrons et robeurs en ce royaulme pour le povre peuple d'icelui tenir en subgection et avoir couleur de faire les dites exactions dont inconveniens innumérables sont ensuiz, ou tresgrant et évident dommaige de Mondit Seigneur et de ses bons et loyaulx subgez. A fait faire a Mondit Seigneur mutaqion de ses bons et principaulx officiers qui s'estoient emploiez et emploient où fait de la dite paix ; a rompu la dite assignacion ordonnée pour faire cesser les dites pilleries, prins et appliqué à son prouffit ou en au- tres usages les deniers d'icelle assignacion, et pour rompre le traitié de la paix fait tout le contraire de ce que pour l'en- tretenement d'icelle avoit été promis par Mondit Seigneur le Roy en la présence des dits gens des trois estas. Et qui pis est a rescript et envoyé devers les Anglois pour cuider traic- tier avec eulx et rompre le traitié commencé avecques ceulx de son sang, et continuant sa dampnable entencion et faulse trahison a fait mander toutes gens d'armes qu'il a pu savoir et trouver, venir en la ville de Poictiers et induit Mondit Seigneur de nous venir combatre se nous feussions aie par devers lui, qui aler y devions pour le service, comme raison est et tenuz y sommes. Et non obstant ces choses, pour ac- quicter nostre loyaulte et nous lousjours employer au service de Mondit Seigneur, avons commandé et au plaisir de Dieu continuerons faire bonne justice et cesser les dites pilleries et nous emploierons et voulons emploier de toute nostre