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                                   ODE A     LA CORSE.                                     285
E tu piangi da secoli, o madré,                  Et tu pleures depuis des siècles, ô
Sulle tombe dei flgli traditi,                         mère,
Ed eterno di colpe, di liti                      Sur les tombes des fils trahis,
Sanguinose ti aggira terrer.                     Et à jamais, de fautes, de querelles,
                                                 La sanglante terreur t'environnera.
  Oh ! pictà délia martire antica :                Oh ! pitié pour l'antique martyre,.
Tu la salva, tu gli occhi deehina,               Sauve-la,toi; sur elle abaisse tes yeux,
O céleste di Cirno regina,                       O céleste reine de CIRNO;
A levarla da tanto dolor.                        Relève-la de tant de douleurs !

L'infelice più madré non sia                     Que l'infortunée ne soit plus la mère
Di Caini funesta e d'Abeli ;                     Funeste de Çaïns et d'Abels :
Tu gli aeciar nelle destre crudeli,              Fais tomber le fer des mains cruelles,
Gli odii iniqui tu frangi nei cuor.              Brise les haines iniques dans les
                                                       cœurs.
  Dali' aroma dei boschi e dell'erbe,              Par l'arôme des bois et de l'herbe,
Dal soave dell' acque susurro,                   Par le suave murmure de l'eau,
Dal suo mar che la fascia d'azzurro,             Par sa mer, dont la surface d'azur
Dali' azzurro dei cieli fulgor ;                 A l'éclat de l'azur du ciel ;

Dalle memori croci funèbri (1),                  Parles mémorables croix funèbres(l),
Dal solenne sorriso dei morti (2),               Parle solennel sourire des morts (2),
Dal pallor délie meste consorti,                 Par la pâleur des parents affligés,
Dalla bruna dei forti beltà,                     Par le deuil des fortes beautés,

  Dalle chiome de' parvoli bionde,                 Par la blonde chevelure des petits
Dai canuti degli avi capelli,                        enfants,
Spiri un' aura che pace favelli,                 Parles cheveux blancs des vieillards,
Una forza eheinduca apietà.                      Respire dans l'air des paroles de paix,
                                                 Une force qui pousse à la pitié.

Ai fanciulli nell' odio nutriti                  Aux enfants dans la haine nourris
Più non mostrin, piangendo , le ma-              Ne montrons plus les mères pleurant,
     dri,                                        Dans les vêtements ensanglantés des
Nelle vesti cruente dei padri,                        pères,
Le ferite che il piombo v' apri ;                La trace des blessures que le plomb
                                                      ouvrit.

  ( i ) Le croci di iegno piantate à terra per      (1) Les croix de bois plantées en terre pour
segnare il luogo ove fu commesso omicidio.       marquer le lieu ou un meurtre fut commis.
   (2) Nell' uomo morto per colpo d'arma da         (2) Chez l'homme mort d'un coup d'arme à
fuoco, le labbra sembrano, corne fu aoclie os-   feu, les lèvres semblent, comme l'observa Byron,
seryato da Byron , attegiarsi a mesto sorriso.   exprimer «n dour sourire.