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284                           ODE A ]       CORSE.

  E la brezza, ehe solfia dall' Orto,        Et la brise qui souffle de l'Orient,
Amorosa, ti reca gli odori                 Amoureuse, t'apporte les parfums
The agli uranci di Malta ed a' fiori       Qu'aux oranges de Malte et aux fleurs
Di Sorrento e di Pesto furô.               De Sorrente et de Pestum elle déroba.

Più che i cedri di Siria giganti           Plus que les cèdres géants de Syrie,
E gli abêti dei Scitici climi              Et les sapins des climats de Scythie
Le tue qucrcie si spandon sublimi          Tes chênes s'étendent et s'élèvent,
E i tuoi pini si spingono al ciel ;        Et tes pins s'élancent vers le ciel ;


  Piu che Cipro c Madera, di viti             Plus que Chypre et Madère , des
Ubcrtosi ti ridono i clivi ;                    vignes
Puro l'olio ti versangli ulivi,            Abondantes réjouissent tes coteaux ;
Puro l'api ti stillano il miel ;           Les olives te versent l'huile pure,
                                           L'abeille te distille son miel pur ;

E l'olezzo notturno dei monti              El le nocturne parfum des monts,
E l'odor délia h'eta marina,               Et l'odeur de l'herbe marine,
Più che i fari, ti annunzian vicina        Mieux que les phares, annoncent ton
Al nocchier che i tuoi flutti solco.             voisinage
                                           Au nocher qui sillonne tes flots.

   De' tuoi prati e de' fiori lo smalto,     Le silence de tes bois hospitaliers
Il silenzio dcll' ospiti selve             N'est point troublé par le rugisse-
Non attrista ruggito di belve,                  ment de la bête féroce ;
Ne mai d'angue velcno macchio.             Aucun poison ne souille
                                           Tes prés émaillés de fleurs.


Il Signor, che pacifico asilo              Le Seigneur qui voulut faire de toi
Ti volea di concordi fratelli,             Un asile pacifique de frères unis
Sol di cerve e di muffoli imbelli          Te fit le séjour de cerfs
Ti fe' stanza, o diletta dalsol.           Et de mouflons timides, ô bien-aimcc
                                                du soleil !


  Ma schernire il designo di Dio             Mais l'homme osa mépriser le des -
Oso l'uomo, e fa miscro ostello                  sein de Dieu
Di iiemici quest' Eden novello,            Et il devint la demeure malheureuse
Di vcndette qucst' ilare suol.             D'ennemis, ce nouvel Eden,
                                           De vengeances ce sol charmant.