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270               DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE

rieure des arcs-boutants, la charge verticale sur les piles de
la nef.
   A cette époque de foi et d'enthousiasme religieux, l'œuvre de
la cathédrale était considérée comme l'affaire importante et
la seule essentielle; chacun y concourait avec empressement;
les uns de leurs deniers, les autres de leurs bras ; ceux-ci de
leur génie et de leur intelligence, et l'édifice sacré s'élevait,
solide, inébranlable, sévèrement et consciencieusement cons-
truit.
   Il n'en est plus de même de nos jours ;*si l'on peut s'applaudir
de ce que la plupart de nos architectes manient habilement le
crayon et de ce qu'ils ont su exhumer de la poussière de l'oubli l'art
si poétique des églises du moyen âge, en revanche, on ne peut
être que profondément affligé de voir qu'ils ne s'y sont conformés
que d'une manière trop superficielle et comme s'ils ne compre-
naient pas la raison architecturale des édifices qu'ils se sont plu
à rappeler.
   Mais rien n'est logique et vrai comme les constructions ogivales;
du moment que l'on en adopte les données générales, il faut en
 subir toutes les conséquences, sous peine de compromettre la
solidité de l'édifice que l'on se propose d'élever, ou d'être obligé
d'employer certains subterfuges que doit répudier tout cons-
tructeur sincèrement dévoué à son art.
   Mais que parlons-nous d'hommes sincèrement dévoués à leur
art!
   Au milieu des exigences impérieuses de la vie actuelle., com-
ment l'architecte peut-il rester indépendant , se livrer en toute
tranquillité d'âme à ses études favorites et y faire quelque pro-
grès ? Cela n'est guère possible, au moins, pour le plus grand
nombre. L'artiste est obligé trop souvent de se tracsformer en
industriel et de faire de son art un métier. En effet, ce qui lui
importe aujourd'hui avant tout, c'est de bâtir le plus vite pos-
sible et de ne pas se morfondre en recherches , utiles assuré-
ment, mais qui lui feraient perdre un temps précieux.
   Il copie donc d'ici, de là, sans trop se donner d'autre peine et
d'autre fatigue d'esprit que celle d'amalgamer des styles et de