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A LYON. 271 composer de cette façon un ensemble qui flatte la vue. C'est là ce qui constitue tout le travail d'innovation. Il a hâte, du reste, d'achever les constructions en chantier et d'en recommencer de nouvelles ; il lui faut par conséquent, une méthode uniforme, simple, facile, abréviative, qui ne retarde en rien la marche rapide de ses affaires. Il faut être de son siècle en un mot, il faut mar- cher à toute vapeur. A quoi bon d'ailleurs se donner tant de mal pour inventer de nouveaux systèmes dans la construction des monuments religieux ? la route n'est-elle pas toute tracée ? les construc- teurs du moyen âge ne nous ont - ils pas suffisamment éclairé à cet égard ? N'avons-nous pas pénétré tous les secrets de leurs méthodes ? Aussi , lorsqu'il est question aujourd'hui d'élever une église de paroisse à la manière d'une cathédrale , le plan est bientôt adopté, car les modèles ne sont pas rares ; mais comme parfois l'exécution rigoureuse de ce plan pourrait sus- citer des difficultés sérieuses dans la manière de contrebuter les voûtes , on met alors en pratique un procédé aussi simple qu'expéditif et peu coûteux, on supprime complètement les butées, et l'on établit hardiment des plafonds en planches , des charpentes apparentes ou des voûtes en lattes enduites de plâtre. Le plâtras dans les édifices, le similor dans les bijoux de pa- rure, le Ruolz dans l'argenterie de table, c'est le goût faux et vaniteux de notre époque ; rien de sérieux et de vrai dans les arts, rien de réel, de solide et de simple dans la vie intérieure où l'on ne rencontre que trop souvent l'indigence couverte de clin- quant ou le luxe doré et effréné des dissipateurs. Nous subissons, sans nous en douter, cette fausse manière d'être et de vivre ; c'est comme une atmosphère contagieuse que nous respirons tous et qui nous pénètre par tous les pores ; ne nous étonnons plus qu'elle envahisse le do/naine des arts et de la littérature, tout aussi bien qu'elle se fait sentir dans les mœurs de la vie privée. C'est dans quelques parties de la construction de l'église d'Écully que nous allons pouvoir constater ce goût superficiel de