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STUft LES ÉGLISES b E LYON. 123 greur qui caractérise les rares édifices élevés pendant cette période. Mais, si IWet général perdit à ce changement, l'or- nementation y gagna une finesse dont la charmante façade de notre cathédrale offre un bien remarquable spécimen. Il fau- drait un volume pour décrire ces mille petits tableaux, re- présentant de pieuses légendes mêlées aux fantaisies les plus singulières, qui garnissent les ébrasements des trois portails. Pourquoi faut-il que les charmantes statuettes des archivoltes soient mutilées et que les bas-reliefs des tympans aient été enlevés? Pourquoi faut41 quece magnifique ensemble soit déshonoré par l'informe plâtras qui en occupe le centre? Je n'ai pas besoin de vous dire, Messieurs, que la partie supérieure de cette façade, comparativement pauvre d'orne- mentation et sans originalité, appartient au XVe siècle. Les tours à plates-formes, garnies de balustrades et de pinaeles accompagnant un fronton aigu, dont il est difficile dé com- prendre la destination, sont de la même époque. Notre ville possède un monument complet du XIVe siècle, l'église de Saint-Bonaventure, dont la simplicité, je dirai même la pauvreté architecturale, semble contredire l'opinion q^e je viens d'émettre sur l'ornementation de la seconde pé- riode ogivale ; mais il ne faut pas oublier l'origine de cette église qui fut élevée pour un couvent de Cordeliers. Si le XIIIe siècle avait vu finir la mission active de l'institut bé- nédictin , il avait vu naître les ordres des Dominicains , ou FrèrSs-prêcheurs, et des Frères-mineurs, disciples de saint François. Les premiers adonnés à la prédication, au main- tien de la foi orthodoxe, à l'étude de la philosophie ; les se- conds prêchant et pratiquant la pauvreté absolue. L'établis- sement de ces ordres, protégés d'une manière toute spéeialè par saint Louis et par ses successeurs, fut peut-être une sorte de réaction contre l'institution, quasi-féodale et déjà bien dégénérée, des ordres bénédictins.