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94 1UPP0RT DE M. J. MOR1N. celui qui est l'objet de votre concours, un des mémoires vous apportait une solution complète et de tout point irrépro- chable, je dis que ce ne serait pas une palme académique qu'il faudrait accorder à l'auteur, mais une statue qu'on lui devrait élever comme a l'un des grands bienfaiteurs de l'hu- manité. Ces redoutables problèmes, qui tiennent aux misères sociales, sont dignes avant tout defixerl'attention des corps savants dans le domaine de la spéculation qui ouvre la voie aux réformes pratiques. Les concours sont des appels aux travaux isolés et aux lumières éparses ; qu'ils n'apportent pas d'un seul jet un remède efficace aux douleurs transi- toires, mais trop souvent aussi attachées aux imperfections inhérentes aux sociétés humaines, ils auront toujours ce résultat heureux de témoigner et d'exprimer la sympathie générale pour les souffrances de nos frères. Un mal qui est aperçu, senti et signalé, est déjà un mal en voie de guéri- son. Les oppressions et les misères irrémédiables sont celles qui n'ont point d'écho. Le mémoire n° 7 est bien loin d'avoir l'étendue et l'im- portance de celui que je viens de rapporter; mais il a le mérite de répondre au programme posé avec clarté et simplicité, sans emphase et sans exagération. 11 se distingue par un esprit pratique et cependant élevé. Point de généra- lités, mais des vues sages, accommodées au temps, et con- tenues dans ce qui est immédiatement réalisable. L'auteur examine ce que la femme est dans la société industrielle et ce qu'elle pourrait y être , en tenant compte de sa nature intellectuelle, de ses forces physiques et de son rôle dans la famille. Il indique le genre de professions qui lui sont interdites, celles auxquelles elle est réduite, celles aux- quelles elle pourrait aspirer par le développement de ses aptitudes. Il serait assez difficile de faire une analyse de ces vues toutes pratiques. exprimées avec beaucoup de