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                        RAPPORT DE M. 1. MORIN.                            91

 au moyen du travail. L'auteur, en qui plusieurs de ses ex
 pressions indiquent qu'il appartient au sexe en faveur duquel
il réclame, fait l'analyse des sources principales dans les-
quelles les femmes peuvent se- procurer des occupations
honnêtes et rémunérées. Ce sont : le travail manuel, la
domesticité, quelques spécialités de fonctions ou de services
publics, l'enseignement, l'exercice des beaux arts et des
lettres. Puis, montrant que ces catégories d'existences et
de travaux laissent dans une position d'insuffisance et
d'abandon un grand nombre de celles qui ont cru y- trouver
les nécessités de la vie, il suit ces malheureuses chassées
par la misère et le désespoir hors des voies morales, et,
une fois tombées, clouées irrévocablement a leur honte,
puisque l'opinion et les lois ne leur accordent pas les
moyens de se relever.
   Au milieu des faits malheureusement trop vrais que con-
state ce mémoire et des développements d'une statistique
désolante sur laquelle il s'appuie, il y a de l'amertume et

 ménage livré aux privations, la division entre les époux, l'abrutissement du
 mari, l'abandon des enfants, et la perte du sentiment de dignité, d'honneur
 et de devoir. L'auteur propose comme remède une grande association com-
posée de personnes des deux sexes, riches ou pauvres. Elle ne préjudicicrail
pas aux sociétés de secours mutuels existantes déjà par catégories de pro-
fessions, elle les embrasserait toutes. Elle ne se bornerait pas au secours
pécuniaire; elle s'étendrait au patronage et à la direction morale. Je rap-
pellerai à ce sujet un opuscule que publia, il y a plusieurs années, un pau-
vre tailleur allemand, dont l'auteur de ce rapport s'était chargé de tra-
duire les idées en langage intelligible, sous ce titre de l'Union des bonnes
mœurs ; il proposait une grande association de personnes de tout sexe el
de toutes conditions sociales, fondée sur le patronage mutuel et qui aurail
progressivement remplacé toutes les institutions de bienfaisance, ainsi
ramenées à l'unité. En 1849, l'administration municipale de Lyon agita
Ja question de reformer, par la mise en pratique de ce plan, le bureau de
bienfaisance qui avait cessé de fonctionner l'année précédente.