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ANTIQUITÉS DÉ CHAL0N. 28 et des monuments ; 3° enfin* l'inhumation chrétienne révé- lée aussi par des cercueils de grès, dont le caractère, chré- tien est suffisamment indiqué par l'orientation du sépulcre, (la tête au couchant et les pieds au levant) et par la bande cruciforme du couvercle. M. Jules Chevrier a pu même, en s'appuyant sur une argumentation solide, prouver que ces cercueils de grès dataient du cinquième et peut-être du quatrième siècle» et par là , modifier l'opinion généralement admise, qui attribue cette forme de cercueil au moyen-âge. C'est donc à Saint-Jean-des-Vignes que les générations de l'antique Cabillonum ont été successivement ensevelies, c'est là que le vainqueur est venu rejoindre le vaincu. Le Gaulois indigène a cédé sa place au Romain vainqueur, mais pour l'attendre dans cette fosse commune où devait venir prendre place, à son tour, le Frank envahisseur. Ces (rois couches de tombeaux sont là , comme trois bancs sédimentaires, suc- cessivement déposés par les ans et représentant les trois élé- ments gaulois, romain et frank, dont se compose la géné- ration actuelle. Les fouilles de Sainl-Jean-des-Vignes ont, non seule- ment permis d'étudier ce vaste cimetière; elles ont amené la découverte d'une foule d'objets d'arts païens, qui ne man- quent ni d'intérêt, ni d'importance. Ce sont des couronne- ments de piédestaux, des autels votifs, des fûts de colonne, une statue d'Hercule, une statue de déesse Mère, deux statues funéraires, homme et femme, et enfin, une statue de Mercure. Chose singulière 1 tous ces objets d'art ont été trouvés pour la plupart, enfouis dans un banc de mortier ; emblèmes mythologiques, statues, idoles mutilées, étaient enfouis dans le mortier, la face contre terre. Mais cette singularité n'é- tonnera plus, si on se rappelle que le christianisme triom- phant de la longue oppressiori dans laquelle il avait si long-